Publié par
herve
le
architecture
christian Volckman
Duval
Jour J
Néo Paris
Paris
Pecau
Remember Me
Renaissance
- Obtenir le lien
- X
- Autres applications
Lancée dans une compétition idéologique, politique et
économique avec les États-Unis, la Chine multiplie les films à gros budget à la
gloire de sa puissance pour le meilleur et pour le pire. Sont ainsi sortis sur
les écrans un fresque spatiale sympathique The
Wandering Earth, la version chinoise très nerveuse et réussie de La Chute du faucon noir Opération
red Sea, le nanardeux Wolf
Warrior, le très inégal Wolf
Warrior 2 et le très surprenant Opération
Mékong. Avec ce The Battle at
Lake Changjin, les producteurs chinois décident d’adapter une bataille
importante de la guerre de Corée, un affrontement dantesque entre les forces
chinoises et les armées de l’O.N.U qui contraignit ces dernières à se replier. Cette
fresque historique, genre dont raffole le public chinois, ne doit pas oublier de
véhiculer un message patriotique, nationaliste et de gommer les
événements historiques non conformes à la doctrine du parti. Pour mener à bien
un tel projet, ce sont trois réalisateurs - Chen Kaige (L’Empereur et l’assassin, Tsui Hark que l’on ne présente plus and Dante Lam (Opération Mékong) - qui se
sont partagés la caméra. Un choix très particulier mais qui n’a pas empêché le
public chinois de se ruer dans les salles pour acclamer le long métrage.
Maintenant qu’l est également visible en Europe, il est possible de se faire un
avis sur cette œuvre et il est pour le moins très réservé.
Novembre
1950, les forces américaines (en réalité les forces de l’O.N.U) ont franchi le
38 è parallèle, pris Pyongyang la capitale de la Corée du Nord et foncent vers
le fleuve Yalu qui marque la frontière avec la Chine. Le général MacArthur commandant en chef des forces de la coalition
a promis à ses soldats qu’ils seront rentrés à la maison pour Noël. Du côté
chinois, la présence des E.U.A inquiète
Mao qui décide pour préserver la « paix » et la sécurité de son pays
d’envoyer son armée en Corée menée par le général Peng Dehuai combattre les Américains.
Pendant
les trois heures de film, le spectateur ne s’ennuiera pas. En effet le scénario
classique reprend avec une certaine maîtrise les poncifs du genre. La
découverte de ses camarades, les moments de joie avant le drame, la préparation
de la campagne, les sacrifices, le cheminement personnel. Là-dessus, les
scénaristes développent bien leur héros chinois a contrario de leurs
adversaires trop souvent caricaturés (la nourriture, les pilotes). Les scènes d’action (finalement peu
nombreuses avant le dernier acte à alternent le meilleur et le pire. Elles s’appuient
sur un nombre de figurants impressionnant, des explosions en cascade, des
scènes épiques (parfois débiles) nombreuses. Les réalisateurs tentent de
montrer comment les Chinois exploitent les éléments naturels (la neige, la
nuit, les hauteurs). Cela donne les meilleurs plans du long métrage insistant
sur le camouflage, l’impression de menace permanente.
Si l’on replace ce The Battle at Lake Changjin au sein des films sur la guerre de Corée, il s’inscrit dans la lignée de Opération Chromite, ces fables nationalistes qui utilisent ce drame national pour diffuser une rhétorique guerrière. En effet ce film est du point de vue occidental anachronique car il ressemble à toute la vague de films anti-communistes sortis pendant la guerre froide. Il noie son sujet comme le faisait avant Rambo II et III dans un discours revanchard qui laisse sur le côté les principaux intéressés : les Coréens.
Commentaires
Enregistrer un commentaire