Paris, visions d'un futur
- New York : de New York 1997 en passant par les comics qui s'inspirent de la Big Apple
- Tokyo : du néo Tokyo d'Akira à Patlabor II, les exemples abondent.
Ce serait oublié que Paris, la ville Lumière, a également inspiré la pop culture. 3 exemples tirés des jeux vidéos, de l'animation et de la BD.
Actualité oblige commençons par un jeu vidéo, réalisé par une équipe française et présentant le Néo Paris de 2084. Ce n'est pas le lieu de parler de l'aspect technique et gameplay du jeu, certains le feront beaucoup mieux de moi (c'est un très bon jeu d'après ce que j'en ai vu) mais de l'aspect graphique. Les concepteurs ont fait un travail de toute beauté pour nous proposer leur vision de Paris, Métropole futuriste. Il y du frisson à voir le Paris historique, gothique et révolutionnaire enserré dans un tissus urbain étouffant, grignoté par une ville en expansion. Finie la planification.
Ville tentaculaire, ville de collision entre les quartiers haussmanniens et la vie moderne. Le travail des concepteurs est minutieux et crée l'immersion du joueur. J'aime particulièrement ce point de vue de le l'immeuble haussmannien avec en arrière plan les buildings de la nouvelle ville. L'atmosphère est ici bien rendue par le souci du détail : kiosque, moulure, angles, effets de lumière. Il y a un côté shanghai (le Bund et Pudong) dans cette ville, ce choc entre la modernité absolue et la conservations de la ville XIXè siècle. C'est la sensibilité du spectateur/joueur qui est ici visée. Cette vision du futur fascine et déroute à la fois. La ville palimpseste où le passé rongé par un présent resurgit au détour d'une rue, d'une ambiance. C'est la ville Steampunk par excellence, baroque et verticale.
Ambiance parisienne malgré tout. C'est là le tour de force : maintenir l'architecture émotionnelle de la ville autour de quelques détails : l'enseigne d'une boulangerie, les toits parisiens, la typographie des stations de métro. Serait-ce tout ce qui résistera à l'appétit du temps : le Paris des cartes postales ?
Ville déchirée enfin. Les réalisateurs offrent une lecture intéressante de l'histoire de la ville. Ainsi le quartier de la Bastille est redevenue une prison, un taudis (Slum 404) s'étend en pleine ville au pied du Sacré Coeur, tandis que les Champs Elysées ont presque fusionné avec le quartier de la Défense. Ville à la fois du Tiers Monde avec sa proximité quartiers riches et quartiers pauvres, ville de la ségrégation acceptée et de la démission politique et ville de la mondialisation triomphante.
1ère illustration du futur parisien. La ville de la démesure où l'architecture organisée côtoie les construction précaires où le politique a abandonné sa fonction régulatrice et archicturale.
Renaissance de Christian Volckman (2006)
Renaissance c'est l'animation à la française inventive (un film en motion capture) à l'esthétique en noir et blanc erriblement léchée. Paris 2054 c'est la ville de l'urbanisme maîtrisée, ville du durable et du contrôle, de la ségrégation en arrière plan.
Visuellement c'est une ville qui n'entrechoque pas les styles. Paris reste celle voulue par le baron haussmann. En effet Pour résoudre la crise de l'urbanisme, des lofts en hauteur ont été construits, qui semblent flotter au coeur d'une toile d'araignée invisible. Ce Paris là présente un schéma inverse de la ville du XIXè siècle : ce sont désormais les privilégiés qui habitent au sommet pas les plus modestes. Ainsi Le flot de l'innovation architecturale a été maintenu dans un périmètre défini : celui de la périphérie du quartier des affaires et des extrémités. Les couloirs du métro qui ont été modernisés : propre, clair, lumineuse. En surface les rues semblent préservées.
Ville durable. Le terme n'est pas anachronique car dans ce futur parisien, des tunnels de verre englobent les voies sur berge, la voiture a une place secondaire, périphérique. De grandes aires piétonnisées parsèment la ville centre, devant Notre Dame par exemple. Omniprésence du verre y compris sur ces places où l'on peut voir en dessous les galeries du métro. Le problème de la circulation a été résolu par de grandes autoroutes urbaines à plusieurs niveaux. Le Paris moderne existe avec un quartier de la Défense qui a réussi sa mue. Une nouvelle arche massive trône en son centre.
2ème illustration. Une Ville de Paris étonnante donc, calme, aseptisée par certain côté. La ville équilibrée audacieuse voilà comment se présente cette vision plus optimiste de l'architecture future de notre capitale.
Jour J, L'imagination au pouvoir de Duval-Pécau-Mr Fabe (2011 Delcourt)
La série uchronique du moment propose dans son 6è volume une plongée dans le Paris post mai 68 où suite à la disparition du général de Gaulle le pays a sombré dans une guerre civile, un chaos dont émergent des forces portées par l'esprit libertaire.
Dans ce Paris 1973, le choix est à l'esthétique audacieux, volontaire presque violent. Le ton est donné dès la couverture : la confrontation du moderne coloré, coloré, futuriste avec la ville classique. Le Sacré Coeur revisité par un architecte shooté aux acides !! Une sorte d'application dans la pierre des préceptes maoistes : détruire les vieilleries. L'inspiration des bâtiments fait la part belle à l'imaginaire futuristes : des soucoupes, des arbres, des arches. Un peu comme si les constructions cosmiques des architectes soviétiques avaient atterri au coeur de Saint Germain des prés.
Dans ce Paris 1973, le choix est à l'esthétique audacieux, volontaire presque violent. Le ton est donné dès la couverture : la confrontation du moderne coloré, coloré, futuriste avec la ville classique. Le Sacré Coeur revisité par un architecte shooté aux acides !! Une sorte d'application dans la pierre des préceptes maoistes : détruire les vieilleries. L'inspiration des bâtiments fait la part belle à l'imaginaire futuristes : des soucoupes, des arbres, des arches. Un peu comme si les constructions cosmiques des architectes soviétiques avaient atterri au coeur de Saint Germain des prés.
L'autre caractère de ce Paris imaginaire c'est le massif. On bétonne partout, on marque le paysage. Les structures sont lourdes et complexes : alliance de l'esthétique des années 1970 et de la religion du ciment. Et en même temps ces constructions imposantes vues de l'extérieur ouvrent sur des intérieurs minimalistes. C'est l'audace de la génération fleur bleue adossée aux préceptes rigides d'un idéalisme politique. Nous sommes dans l'architecture au service d'une politique qui vise autant l'esprit que les sens. On planifie moins que que l'on impose le passage à une autre ère. La vie devient utopiste et de ce chaos organisé, de cette fête esthétique permanente doit émerger l'avenir radieux.
Dernier élément : l'aérien. Ce Paris décolle au propre comme au figuré. Pas de limite à l'expérience sensorielle, pas de limite à l'esprit bohème, tu tentes parce que tu es. La ville se mue à la fois en ville village (utopie beatnik), en ville de la fête perpétuelle et en ville sidérale. Résultat au dessus de la ville haussmanienne s'ajoute des lofts colorés et toute la ville est livrée à la frénésie des promoteurs.
3è illustration d'un passé/futur autour de la ville de l'imagination permanente. Une ville jetée dans le tourbillon d'un tableau qui n'en finit pas d'être modifié.
FASCINANT !! Paris pourrait même s'en inspirer un peu ... quelques bâtiments roses et futuristes au pied de la tour Eiffel ;-)
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