Après avoir sauvé Kyoto et le gouvernement de la destruction, Kenshin, l’ancien assassin repenti vit enfin une existence de repos auprès de sa fiancée et de ses amis. Une période de sérénité qui lui permet d’observer en cette année 1879 la modernisation du Japon. Mais une nouvelle menace surgit sous les traits d’Enishi Yukishiro.
Engagé par les triades de Shanghai, le jeune homme est un redoutable manieur de sabre et un trafiquant d’armes notoire. Il a en effet par le passé fournit le redoutable Shishio (voir les
deux films précédents) et attiré l’attention des autorités. Il n’a pas mis fin à ses activités criminelles et fort de la protection de la pègre continue de narguer le gouvernement. En réalité toutes ces manœuvres visent à affronter Kenshin dont il est l’ancien beau-frère et qu’il juge responsable de la mort de sa sœur.
Les ombres du passé
Le film s’appuie sur un très bon scénario à nouveau. Celui-ci se concentre d’abord sur le passé de Kenshin. Comment l’assassin est-il tombé amoureux ? Pourquoi a-t-il fait le serment de ne plus jamais tuer ? D’où provient sa cicatrice ? Autant de questions qui nourrissent une intrigue qui le pousse au bout de ses engagements. Va-t-il devoir rompre sa promesse afin de mettre fin aux agissements d’un redoutable criminel ? Comment supportera-t-il le visage de celui qui lui rappelle ce premier amour ? Kenshin nous est présent plus fragile, plus humain.
L’autre qualité de l’histoire réside dans la place accordé à la "famille" de Kenshin. L’inspecteur, son allié, l’ancien ninja, vont tous avoir leur moment de bravoure, connaître une évolution parfois tragique de leurs histoires. C’est une équipe (comme à la fin du troisième volet) qui se réunit pour contrer un adversaire coriace et charismatique. La place des femmes est aussi centrale : la fiancée, l’amie, la figure de la défunte. Merveilleuses dans leur traitement, elle s’impose comme les pierre angulaires de la vie de notre héros : salvatrices, rédemptrices.
Une reconstitution parfaite, un imaginaire fantastique
Ce quatrième volet poursuit le magnifique travail entrepris sur les précédents films. La plongée dans l’ancienne Edo est à nouveau impressionnante de justesse. Les décors, les costumes, les rues sont criants de vérité. Le réalisateur et ses équipe ont le souci du détail pour rendre hommage au mieux au manga et à l’époque représenté. Tout ceci sert le sous-texte du film : l’impossible retour en arrière, l’acceptation des changements.
Cette justesse technique s’accompagne d’une très haute tenue des effets spéciaux qui permettent de s’immerger dans l’esprit du manga. Les combats sont encore spectaculaires, le duel final impressionne. Les acteurs livrent une prestation physique aussi remarquable que dans les opus d’avant. Les coups résonnent, les corps souffrent. D’autant plus que le film conserve la dimension baroque du manga que ce soit en termes d’adversaires, qu'en termes de de tenues ou de chorégraphies virevoltantes.
Un réalisateur inspiré, des acteurs investis
Au bout de quatre films, on aurait pu craindre une certaine
lassitude, un essoufflement chez Keishi Otomo. C’est tout le contraire. Il trouve
encore l’énergie de livrer des séquences folles, des plans audacieux où
la caméra virevolte tout en conservant la parfaite lisibilité des scènes. Le
film est nerveux tout en demeurant très facile à suivre. Les effets spéciaux
ont d’ailleurs encore progressé notamment les trucages numériques signes que
les studios japonais ont clairement haussé leur niveau.
Quant aux acteurs, c’est comme toujours un sans fautes. Investis,
charismatiques, drôles, inquiétants, ils sont tous au diapason d’une histoire
qui les passionne. Chacun fait évoluer son personnage reflétant toute la
richesse du scénario et de la saga. Mention spéciale au fils de Sonny Chiba, une
belle gueule, un physique qui tient la route et un jeu d’acteur parfait.
Kenshi l’achèvement est un petit miracle. Loin d’épuiser la
saga, il la renouvelle brillamment. Plus qu’une hâte, voir le dernier chapitre
qui va clore une série en passe de devenir culte.
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