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ruroni kenshin kyoto inferno critique

Une suite réussie


Le premier opus de la série Kenshin a été un pur coup de coeur. Visuellement, scénaristiquement, le réalisateur a réussi à offrir une adaptation fidèle au manga et un vrai film dépassant le fan service. Il a recontré un beau succès au Japon qui a convaincu les producteurs à mettre en chantier deux autres films basés sur l'arc narratif Kyoto. Alors ce Kyoto Inferno va-t-il faire mentir l'habitude des suites ratées se contentant de reproduire le succès du premier volet ? 


Le passé ne meurt jamais

L'histoire suit les tomes d'une des parties les plus appréciées du manga. Kenshin Himura est sans doute le meilleur manieur de l’épée du Japon, mais il erre discrètement, portant avec regret un lourd secret : il a été Battosai, le plus puissant assassin de son époque. Il se promène maintenant avec une épée dont la lame est tournée vers lui, pour s’assurer de ne pas blesser mortellement les naïfs adversaires qui oseraient l’attaquer. 

Ce voeu est mis à l’épreuve à nouveau dans ce deuxième opus de cette trilogie alors que Kenshin doit affronter Makoto Shishio. Ancien agent du pouvoir, il a été trahi par ses maîtres et laissé pour mort. Ayant survécu aux pires tourments, ivre de rage, le corps ravagé par les blessures, il ne vit que pour se venger et  renverser le gouvernement Meiji. 

Un récit épique et baroque

Ce deuxième opus, plus sombre que le premier se révèle un énorme plaisir visuel. D'abord niveau reconstitution le réalisateur a fait honneur au budget. Variété des lieux de tournage, beauté des costumes et des décors, l'immersion est à nouveau totale. Les scènes du pont ou du village des bandits démontrent que les producteurs ont lâché les cordons de la bourse. Et c'est tant mieux. Car les enjeux de ce second volet sont plus denses :  le nombre de personnages, les interactions, les styles de combat importants. Dans ce récit qui transpire drame apocalyptique, le réalisateur laisse éclater aussi son style très audacieux alternant les plans calmes, oniriques et les explosions de violence et d'action. C'est fort et le pire c'est que cela fonctionne. Les transitions s'enchaînent brillamment pour nous entraîner dans un quête initiatique où  Kenshin rencontre son double. 



Car face à lui se dresse le mystérieux et maléfique Shishio, enroulé dans ses bandelettes. La film déjoue subtilement les clichés manichéen du méchant monolithique. Son histoire et celle de Kenshin sont en miroir. Les mêmes fractures, les mêmes plaies, les mêmes démons. De même la narration pourtant dense accorde une place importante aux personnages annexes, aux ninjas dont l'intrigue explore encore davantage des cicatrices de la guerre civile entre Meiji et le shogun. Vainqueurs comme vaincus sont au centre de cette immersion dans ce Japon de la modernité.


Une mise en scène inspirée

Keishi Otomo pousse encore plus loin la virtuosité des combats à l'épée. Et on doit dire qu'on est servi. D'abord le nombre de combats est hallucinant : duel devant le temple, le village, l'attaque de la ville. Ensuite la chorégraphie invente des scènes, des posture assez incroyables. Le réalisateur et son équipe ont fait des merveilles pour trouver des enchaînements, des techniques uniques où le sabre inversé de Kenshin (la partie coupante tournée vers lui et non vers l'extérieur) assomme, désarme des quantités d'adversaire sans les tuer. L'intérêt aussi vient de la place plus grande donnée aux deux alliés de Kenshin : le policier et le boxeur, l'ancien ninja.


Et pour couronner le tout le casting conservé du premier film est enrichi de l'arrivée de Tatsuya Fujiwara (Battle Royale entre autres) incarnant Shishio et c'est à nouveau un coup de maître. Visuellement impressionnant, parfait dans les scènes d'action, son face à face avec Kenshin est grandiose. 

Et si vous ajoutez une superbe bande son vous avez un second coup de coeur pour la série qui nous laisse même sur une immense frustration car la fin nous laisse sur un cliffhanger haletant . Vivement  la suite !!




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