A redécouvrir

Rûroni Kenshin Legend ends

 Une conclusion épique

A Hollywood, la mode est d'adapter le derniers volume des sagas littéraires en vogue en deux parties au risque de dénaturer la construction de l'oeuvre. Pour la trilogie Kenshin, les producteurs ont décidé d'adapter en deux films (le 2 et le 3) l'arc Kyoto. Cependant la comparaison s'arrête là car le découpage de l'arc Kyoto suit la construction du manga et profite d'un cliffhanger génial inclus dans le matériau de base. Ce troisième film avait un énorme défi à relever : clore une trilogie qui par sa qualité et son intelligence a surpris et conquis le public. Mission réussie.



A la recherche d'une seconde chance

Kenshin est une histoire de rédemption. Un assassin qui a tué des dizaines de personnes au nome de la révolution peut-il obtenir le pardon et la paix. Dans Legend Ends, Kenshin toujours armé de son sabre inversé doit sauver le jeune gouvernement de la menace Shihio, son alter ego brisé par la trahison de ses commanditaires qui tente de lui faire subir la même chose.

Legend Ends a été filmé juste après le second opus. Le deux films partagent une unité stylistique. Ils ont une classe énorme, des moyens, des décors somptueux, des effets spéciaux de haute volée. Ce qui est intéressant c'est que ce troisième opus est construit sur un rythme différent. Il débute lentement avec la rencontre, le sauvetage même de Kenshin par son ancien maître. Brisé par un évènement que je tairai pour ne pas gâcher la fin du second volet, Kenshin se reconstruit et développe de nouvelles techniques. L'acteur peut à nouveau faire passer toute la solitude, la fragilité, la jeunesse de Kenshin. On retrouve dans ce face à face des éléments qui avaient le succès de l'anime Kenshin le vagabond : la tristesse du maître devant les choix de son disciples.  



Calme, posée, cette  première partie montre comment l'articulation entre les films 2 et 3 a été très bien pensée. Le réalisateur nous accorde un moment de relaxation, merveilleux, beau, sensible comme pour nous remettre de la force et du final éblouissant du second film. C'est un peu la fin de la formation de Kenshin, parti trop tôt, broyé par l'histoire et dont la vie en miettes est recollée par son mentor. Cette première partie est intéressante car elle permet aux non connaisseurs du manga de découvrir le passé de Kenshin et l'histoire forte avec son maître. Et quel bonheur de voir ce personnage incarné par Masaharu Fukuyama (vu dans tel père, tel fils). Encore un grand du cinéma japonais qui prête son jeu minutieux à ce second rôle. On ne peut que saluer la richesse du casting !!

Un final en apothéose

Cette première partie ouvre sur une deuxième partie, un final ébouriffant. Le combat dans le vaisseau "noir" de shihio est un des moments les plus forts qui nous a été donné de voir. Le réalisateur parvient à filmer des combats vertigineux tout en gardant un style classique, ne tombant dans l'ultra cut cher à Michael Bay. Le duel final contre Shihio rappelle les combats de star wars : 4 contre 1. Car Shishio est proprement monstrueux, impressionnant. Une énorme bataille de plus de 15 mn où les scènes à couper le souffler se succèdent. 


Un mot revient sans cesse : fantastique, innovant, créatif. Mouvement d'épée, chorégraphies, enchaînement dénouement final, le combat est à inscrire au panthéon des films de sabre. Quelle finesse, quelle intelligence !!  On sort du film totalement subjugué par ce crescendo d'action. Une construction pourtant classique mais portée à un haut degré de maestria. Deux films entiers organisés pour nous offrir un tel face à face.

Pour faire la fine bouche on pourrait noter cependant une légère faiblesse du film. L'intrigue politique est reléguée au second plan afin d'introduire le duel final. En quelque sorte le réalisateur a tellement investi dans la confrontation qu'il évacue un peu vite l'arrière plan politique si important dans le seconde volet.

Mais ne soyons pas difficile, Legend End clôt avec brio une trilogie qui fera date au Japon. Succès public et critique, c'est un signe fort envoyé par le cinéma japonais. Une fresque épique servie par des acteurs prodigieux et un réalisateur talentueux.




 

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