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Les films qui parlent de cinéma sont nombreux. Et pourtant
en réalisant en 2020 It’s a Summer film,
Matsumoto Soushi nous livre une œuvre originale, fraîche audacieuse osant les
mélanges des genres, l’humour, la romance. L’ensemble tient dans un film d’1 h 37 parfaitement rythmé, monté, qui
exploite à merveille son concept de départ.
L’héroïne, Barefoot, aime le cinéma et fait partie du club
cinéma de son lycée. Pour le festival de fin d’année, elle propose de faire un film
de samouraï inspiré de Zatoichi. Mais son projet, sujet, jugé trop sérieux, n’est
pas retenu par le club qui préfère monter une comédie romantique. Qu’à cela ne
tienne, avec ses deux meilleurs amies elle entreprend de tourner son film avec
leur maigre moyen, en recrutant qui elle peut.
C’est en recherchant son acteur principal qu’elle tombe sur
Rintaro. A ses yeux il est l’acteur qu’elle recherche et à force de persuasion, elle parvient à le faire accepter de jouer. L’équipe de production la plus
improbable se met au travail. Entre les cours de sabre, l’utilisation d’une
moto pour la lumière ou la gestion du son, le film avance tout doucement
jusqu’au moment où Rintaro révèle un incroyable secret sur sa personne.
Ce long métrage célèbre la force de l’inspiration et de la
volonté. Ici, avec peu de moyens, une bande de lycéens se lance dans un défi
colossal et difficile. Réaliser un chanbara, film de sabre, qui ne soit pas une
parodie et qui fasse honneur à ce genre si important dans l’histoire du cinéma
nippon. L’héroïne a dévoré les œuvres de Kurosawa, connaît par cœur la série
des Zatoichi. Son film veut donc
perpétuer un style, un genre exigeant et qui, de prime abord, ne s’adresse qu’à
des réalisateurs, réalisatrices chevronnés.
Dans cette quête de création, le réalisateur se permet
quelques passes humoristiques sur les comédies romantiques qui font fureur chez
les ados. Genre très prisé, cédant parfois à la facilité, il est rejeté par son
héroïne jusqu’à ce que la vérité lui éclate en plein visage. Ce qui compte
c’est l’amour pour son œuvre. Les genres sont faits pour s’entrecroiser, se
mélanger. La richesse du cinéma provient de la diversité des œuvres.
L’important, c’est de laisser vivre tous les styles.
Tout le long métrage est porté par une ambiance merveilleuse
qui rappelle les grandes heures des comédies scolaires américaines. Ici, pas de
contraintes, pas de professeurs. Les élèves, en totale autonomie, gèrent leur
temps. Les moments libres sont utilisés pour leur projet. Qui deviennent
l’occasion de scènes drôles : entre les problèmes de faux raccords (le mot
dans le sable), les crises de la réalisatrice, les entrée dans le
champ. Tout y passe dans ce rude apprentissage de la réalisation.
Ce que l’on aime aussi, c’est le côté Bowfinger roi d’Hollywood. En effet, l’équipe est formée d’amateurs
qui n’ont pas ou très peu d’expériences dans le 7ème art. Ce projet
les fait grandir, apprendre de nouveaux métiers voire révéler leurs talents
d’acteurs. Ceux-ci, très vite, découvrent que la vie cinématique peut se
confondre avec leur vie réelle. Comment faire la part des choses ?
Il y a un élément qui rajoute une touche de magie à ce
film : la référence à La Traverséedu temps. L’œuvre de Yasutaka Tsutsui intervient de deux manières. Par la
présence à l’écran de la nouvelle que lit l’une des amies de la réalisatrice et
par l’arrivée dans le film de la notion de voyage dans le temps. En effet
l’histoire multiplie, dès le début, les clins d’œil science-fictionnels avant
de franchir le pas et de donner un nouveau sens à son histoires.
Avec talent, le réalisateur s’inspire de cette œuvre culte,
souvent adaptée. Comprenant le sens profond de cette histoire, il l‘intègre
parfaitement à son discours sur le cinéma, la beauté de la création et son
importance dans la culture. It’s a summer
film maintient alors un équilibre parfait entre ces différentes intrigues.
It’s a summer film est
une petite friandise que le cinéma japonais sait nous offrir régulièrement.
Tout est parfaitement ajusté pour offrir 1 h 37 de grand bonheur.
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