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La bataille de la Mer de Philippines peut se décomposer en trois phases. La première recouvre la bataille arienne aux larges de la flotte étatsunienne. En effet grâce, à leur radar, les task forces détectent à plus de 250 km l’arrivée des avions japonais, qu’ils viennent de terre ou des portes-avions. L'amiral Spurance peut à ce moment choisir deux voies. Demander à ses porte-avions de naviguer droit vers la flotte adverse et délaisser la protection des forces de débarquement ou conserver sa position. Redoutant que les Japonais ne tentent de se glisser dans son dos pour frapper les forces de débarquement, il décide de maintenir ses navires en position.
Les forces étatsuniennes lancent donc leurs chasseurs intercepter leurs adversaires à 100 kilomètres des porte-avions. Toute la journée du 19 juin fut marquée par la destruction de plusieurs vagues de chasseurs et bombardiers nippons. Mal coordonnées ces attaques sont décimées par les chasseurs et par la D.C.A pour les quelques avions ayant réchappé aux intercepteurs. Un exemple de cette hécatombe. La vague japonaise lancées à 9 heures du 19 juin forte de 130 avions en perd 100. Les pilotes japonais inexpérimentés sont surclassés et les avions nippons restent trop fragiles. Au terme de cette première journée, le bilan est terrible. L’aviation terrestre japonaise est quasi anéantie tandis que les porte-avions japonais n’ont recueilli que la moitié des 400 avions lancés le matin. Du côté américain les pertes sont très faibles. Le cuirassée U.S.S South Dakota été légèrement touché, aucun porte-avions n’a été endommagé, 30 avions abattus. L'ampleur du désastre échappe pourtant à l'amiral Ozawa qui pense qu'une partie de ses avions n'est pas perdue mais a choisi conformément au plan de se poser sur les bases terrestres. Le défaut de communication entre la marine et les forces terrestre sera l'un des nombreuses causes de la défaite à venir.
En même temps que se déroule dans le ciel ce tir aux
pigeons, les sous-marins étatsuniens tels des assassins silencieux décident de
passer à l’attaque. Au matin du 19 juin, le sous-marin Albacore de la classe Gato prend en chasse le porte-avion géant
Taiho et navire amiral. A 9 heures ils lancent six torpilles. Quatre par défaillance du système
de tir manquent leur cible, une est repérée par le pilote japonais Yukiko
Komatsu qui la détruit en s’écrasant sur elle, une seule touche le navire.
Pourtant les dégâts sont terribles : les conduites de carburant sautent, du gaz hautement inflammables
se répand. Le Taiho est victime d’un
des principaux défauts de conception des porte-avions japonais :
l’isolation du système de carburant. Une
initiative malheureuse va sceller son destin. Dans le but de dissiper les
vapeurs d’essence, un officier ordonne de ventiler. Ce qui eut pour effet de
les répandre dans tout le navire et de mettre le porte-avions à la merci de la
moindre étincelle. A 15h 30, une explosion secoue le navire qui est emporté dans
un tourbillon de feu. Deux heures plus tard il coule.
Cette première catastrophe est en fait la deuxième qui frappe la flotte japonaise. En effet à midi, le sous-marin Cavalla vise le Shokaku, un des derniers porte-avions japonais rescapés de l'attaque contre Pearl Harbor. Trois torpilles l’éventrent, les réserves de munition sont atteintes par l’incendie. Le navire explose et coule vers 15 heures. Le 19 juin au soir, la bataille est perdue alors que la flotte américaine n’a pas encore lancée la moindre action offensive.
Toute la nuit entre le 19 et le 20 juin, l’amiral Spurance ordonna à sa Task Force 58, celle formée de ses
porte-avions rapides et commandée par le contre-amiral Mitscher, de faire route vers l’Ouest,
en s’éloignant des Mariannes. Rassuré en effet par l’échec des attaque
japonaises et le rapport de ses sous-marins, il peut abandonner temporairement
la protection des forces de débarquement. Dans son mouvement, Mitscher a d’abord de la
chance. La flotte japonaise n’a pas abandonné son plan initial et n’a pas battu
en retraite malgré les coups très durs qu’elle a reçus. La raison de cette
incongruité vient des rapports que lui envoient les forces terrestres minimisant
leurs pertes et exagérant les dégâts subis par les étatsuniens. Avec à peine
100 appareils en état de combattre, l’amiral Ozawa projette de nouvelles attaques.
Cependant, les Etatsuniens vont manquer une occasion unique de détruire totalement la flotte japonaise. En effet les patrouilles de reconnaissance lancées par Mitscher ne détectent qu’en milieu d’après-midi (entre 15 h et 16 heures) la position des navires japonais. Or dans cette partie du Pacifique, le soleil se couche vers 18 h 30 ce qui semble reporter aux lendemains l’attaque de ces navires situés à deux heures de vol. Mais le contre-amiral décide de prendre tous les risques et décide d’un raid massif. 216 avions décollent et surprennent une flotte japonaise désorganisée. Seuls 35 chasseurs japonais pilotés par des vétérans décollèrent pour protéger la flotte. Or l’extrême dispersion de la flotte japonaise va lui permettre d’échapper aux pires. Les vagues étatsuniennes s’abattent sur les pétroliers, coulent le porte-avions léger Hiyo, en endommagent deux autres ainsi qu’un cuirassée. Mais le porte-avions lourd Zuikaku et trois autres porte-avions légers esquivent les coups. Dans l’action 20 avions américains sont abattus. Ce bilan « léger » s’explique par le faible nombre d’avions torpilleurs.
Cependant le plus difficile
reste à accomplir pour les pilotes étatsuniens. Retourner se poser dans la nuit.
Mitscher soucieux de préserver ses hommes ordonnent d’illuminer le pont des
porte-avions sans se soucier des éventuels attaques de bombardiers ou de
sous-marins. A partir de 20 heures et jusqu’à
22 heures les avions tentèrent ce périlleux atterrissage de nuit. 82
s’écrasèrent sur les ponts ou
amerrirent. Le lendemain Mitscher
tenta de rattraper la flotte nippone mais celle-ci avait déjà amorcé sa
retraite vers le Japon.
Cette bataille est le symbole du fossé technique, numérique
qui s’est creusé en 1944 entre les deux flottes. La flotte mobile japonaise
maîtresse des mers entre 1941 et 1942 ne peut plus rivaliser avec son homologue
étatsunienne. Elle est surclassée dans tous les domaines. Elle est
surtout victime de tares originelles (lutte anti-sous-marine, D.C.A, cryptage,
formation…) que le Japon n’a pas résolues ou traitées trop tard. Elles sont devenues des maladies fatales. La bataille de la Mer des Philippines conduit les amiraux
japonais à comprendre qu’ils ne peuvent plus remporter de bataille classique de
porte-avions. Ils vont donc tenter une autre approche : miser sur l’agressivité
des amiraux étatsuniens, tendre une embuscade en utilisant les porte-avions comme des leurres pour tenter de renverser le cours
de la guerre. Ce sera le sens de la bataille du golfe de Leyte.
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