A redécouvrir

Le raid sur Gresik, 1807

 Les guerres napoléoniennes en Asie, épisode 2

Fin de partie en Indonésie


L'amiral Pellew


Avec la reprise de la guerre entre la France et l’Angleterre et la transformation en 1806 de la république batave en royaume dirigé par Louis, frère de Napoléon, les Anglais sont inquiets de la menace représentée par la marine néerlandaise basée en Indonésie. Après un raid spectaculaire contre Batavia en novembre 1806 qui a éliminé 28 navires néerlandais mais manqué les grosses unités, les Britanniques continuent leur traque. En face les amiraux néerlandais conscients de leur infériorité technique et numérique ont éloigné leurs grosses unités et les ont regroupées dans la rade Gresik, au Nord de Java près de Surabaya. Pas assez loin cependant pour échapper aux escadres britanniques opérant depuis Madras.

5 décembre 1807, un peu plus d’un an après son raid du Batavia, l’amiral Pellew est de nouveau en chasse. Entre les deux opérations, ses navires ont essaimé le long des côtes indonésiennes capturant de nombreux navires marchands comme le 31 août où le propre fils de Pellew s’empare de trois vaisseaux et en détruit deux tout en glanant de précieuses informations sur la localisation des dernières forces hollandaises. 


Ainsi en ce début de décembre, l’escadre britannique apparaît au large de Gresik forte de 2 navires, 2 frégates et 4 petits navires de guerre. En face 3 navires de ligne hollandais, anciens et mal armés. Pendant 2 jours les officiers parlementent tandis que Pellew fait bombarder les batteries hollandaises à terre et demande au capitaine néerlandais Covelle de livrer ses navires. Du côté Hollandais, la division règne : le gouverneur de Surabaya accepte de livrer les vaisseaux de guerre aux Britannique alors que le capitaine Cowelle rejette catégoriquement cette option. Il décide donc de désobéir et saborde ses navires avant qu’ils ne soient pris par les britanniques. Ceux-ci débarquent alors des troupes qui vont détruire une partie de l’arsenal miliaire et des batteries côtières.

Avec cette ultime opération, les britanniques sont maîtres des eaux indonésiennes et ont sécurisé leur route commercial vers la Chine. Les Indes néerlandaises sont désarmées et seul le manque de troupes britanniques occupées dans l’Océan Indien à conquérir les possessions françaises empêche Londres de les capturer. Ce n’est que partie remise car en 1811 au terme de la guerre anglo-néerlandaise de 1810-1811, les Indes Néerlandaises sont facilement conquises. Elles sont rendus au Pays-Bas en 1816 à la fin des guerre napoléoniennes. La Royal Navy en tire une conclusion : l'audace paye et rien ne peut l'empêcher d'imposer sa loi. Une stratégie qui un an plus tard la conduira à une déconvenue au large de Macao. 

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