A redécouvrir

critique de Amour of God II

Une suite encore plus forte ?


1991 sort sur les écrans le second opus des aventures de Jackie Chan, alias le condor, explorateur et chasseur de trésor.  Armour of God 2, Opération condor en français, est la suite de l'excellent Armour of God, mister dynamite sorti cinq années plus tôt. L'acteur connaît en début des années 1990 un vrai âge d'or critique et commercial. Ses films cartonnent en Asie mais aussi dans le monde entier. Véritable sur-homme, il tourne deux à trois films par an et livre des oeuvres culte : police story 2, Dragon forever, le Marin des Mers de Chine 2Et le résultat est à chaque fois une tuerie visuelle. Pour Amour of God II  la règle ne se dément : le film dépasse les attentes du spectateur. 

La magie d'une intrigue bien écrite

L'histoire comme pour le premier ne s'embarrasse pas de détails. Jackie Chan alias le condor après une mission fructueuse sur une île isolée du Pacifique est contacté par le baron Banon afin de prêter main forte à l'O.N.U. La piste d'un ancien trésor de guerre nazi enfoui a Sahara a été enfin retrouvée. 240 tonnes d'or qui attisent les convoitises.Epaulé par Ada, une historienne missionnée par l'O.N.U, Elsa la petite fille de l'officier allemand qui a dissimulé le trésor et de Momoko une touriste japonaise, il se lance à la poursuite du trésor perdu. Mais un groupe de mercenaires et des truands sont aussi à la recherche du fabuleux magot.

Ce film pourrait servir d'exemple pour de nombreuses productions actuelles. Inutiles de construire de fausses intrigues complexes pour faire un bon film intéressant. La trame est ici très linéaire mais elle est magnifiée par l'intelligence et l'imbrication des histoires. Chaque personnage est bien développé, caractérisé suffisamment pour que l'on s'y attache. Ainsi les trois rôle féminins fonctionnent très bien. De même le film avance logiquement : les retournements se situation qui font avancer l'intrigue ne tombent pas de nulle part comme le montre l'introduction du personnage de la touriste japonaise. 

Jackie Chan au sommet de son art

La force du film c'est évidemment d'abord l'action. Comme pour le précédent il s'ouvre par une séquence géniale sur une île suivie de l'évasion spectaculaire du condor. Et la suite continue sur un rythme d'enfer. Une immense poursuite en voiture avec des cascades repoussant les limites du danger, des fights dans une gamme de  lieux différents (chambre d'hôtel, salon, ruines de cité, bases secrètes, aire de lancement) hyper dynamiques et surtout originales.  

L'un des plus grands moments c'est certainement toute la séquence dans l'hôtel associant combat, course poursuite, scène d'humour et final grandiose sur la destruction partielle de l'établissement. Jackie Chan en fait des tonnes (il subira d'ailleurs une très grave blessure en glissant d'une chaîne) et nous livre une partition à nouveau remarquable. Aucun combat ne se ressemble. Pendant 1h 40, aucun temps mort. Le film réussit à garder son intensité tout en offrant des moments de pause pour laisser la comédie prendre la relève.

Car la seconde force de ce film c'est son humour. C'est la quintessence de la comédie made in Hong Kong. Des quiproquos multiples (la serviette de bain!!), des scènes de ménage entre filles, entre Jackie et les femmes, des gags éculés mais savamment distillés (le vase...).  


Tous jouent très bien avec un mention pour le duo de voleurs/bédouins. Il faut ici insister aussi sur les personnages secondaires, franchement caricaturaux mais à hurler de rire dans le passage sur le Sahara. Entre le directeur d'hôtel volubile vendeur de petits capuchons (!!!!), ou l'incroyable scène de vente de femmes par des tribus bédouines tout droit sortie du film
Angélique et le sultan, le film va loin. Mais tout est très bien dosé.

La dernière force du film c'est la réalisation. Si quelques effets numériques datent un peu, le film a très bien vieilli. On ne dira jamais assez combien le tournage en décor réel reste une plus value. D'autant que pour les décors, le travail est minutieux jouant à fond sur les effets de lumière, les petits espaces pour masquer l'artifice. Et derrière la caméra Jackie Chan sait tirer partie des idées de mise en scène : tout est extrêmement lisible.

Armour of God II frappe juste et fort. Suite plus que réussie, il dépasse même le premier. Deux films culte, géniaux indépassables et inégalés.


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