The adventurers

Armour of gods ou presque

Un casting 5 étoiles, une bande annonce présentant de la haute voltige, de l'humour et une traque halentante, le tout enrobé dans un esprit Indiana Jones/Armour of Gods, voici la promesse de ce film d'action Hong Kong. 

Retour au "casse" départ

Zhang cambrioleur de haut vol vient de purger sa peine de prison. A sa sortie il est attendu par Pierre l'inspecteur français qui l'a arrêté et qui lui doit la vie. Conscient qu'un retour à la vie normale est impossible pour le voleur, le détective décide de le garder à l'oeil. Il n'a pas longtemps à attendre avant de voir l'ancien repris de justice retomber dans le crime;

 Zhang vient en effet de reformer un trio avec Amber (une reine du déguisement) et Po Chen un as de la technologie. Il est bien décidé à écrire sa légende et à montrer qu'il est toujours le meilleur. Ensemble ils veulent réaliser le casse du siècle, réunir les 3 parties d'un célèbre collier dispersées en Europe. De Paris à Prague en passant par la côté d'Azur, la poursuite s'enclenche alors que d'autres protagonistes semblent aussi intéressés par les bijoux.

Un film d'action efficace et riche en références au 7è art

The adventurers réunit un casting de choix : Andy Lau dans le rôle de Zhang, Jean Reno dans celui de Pierre, Shu Qi en red et Eric Tsong l'une des figures majeurs du polar. Le film s'inspire de deux films de voleurs, deux chef d'oeurvre du cinéma de Hong : Once a Thief et John Woo et Armour of Gods avec Jackie Chan. Du premier il reprend le style cool, classe et l'importance des sous-intrigues. Jamais pris au dépourvu, les cambrioleurs esquivent tout en cherchant à se venger et à gérer des relations compliquées avec  le policier ou  l'ex-compagne de Zhang. Du second, il reprend le voyage en Europe symbolisé par les scènes de comédie en voiture. Le film de Stephen Fung n'égale pas ces deux modèles même si l'on passe un bon moment.

En effet le film mélange action et humour avec bonheur. Les cambriolages demandent parfois une bonne dose de crédulité mais la fluidité de la narration, un montage intelligent emportent l'adhésion. Les braquages mélangent technologie high tech futuriste et scènes d'équilibriste. On se plaît à repérer les différents emprunts au film de genre : Mission Impossible 1, Taxi et évidemment les deux films cités précédemment. Sans être toujours novatrices ces séquences nous entraînent dans une course poursuite rythmée où se croisent les deux trames dramatiques de l'intrigue : le vol et la poursuite par Zhang de ceux qui l'ont trahi dans le passé. Ceci permet au film dans sa seconde partie d'adopter un ton beaucoup moins sérieux et d'offrir quelques rebondissements dont un que l'on voit venir de loin. Ce qui intéressant en revanche c'est que cela approfondit la relation entre le policier et le voleur en faisant intervenir un second personnage féminin. De même le voyage aux quatre coins de l'Europe trahit la fascination chinoise pour le vieux continent. On en peut s'empêcher de retrouver la même naïveté que dans la série Armour of Gods : de vieux châteaux, des villes-musée. Un super clip touristique en somme.

Une interprétation excellente, un scénario imparfait

Niveau acteur il est difficile de reprocher quelque chose au casting. Andy Lau incarne avec justesse ce cambrioleur calme et distingué jouant de son charme et de sa mondanité. Jean Reno en second rôle fait un sans fautes, notamment dans les scènes en anglais. La barrière de la langue ne pose aucun souci, les personnages alternant passage en chinois, en anglais sans problèmes. Les personnages féminins sont assez développés pour ne pas demeurer de simples faire valoir. Shu qi crève littéralement l'écran et profite de nombreux moment iconiques. Elle apporte un contre-point féminin jouant autant sur son charme que sur son adresse. On regrettera cependant les changements d'attitude un peu trop rapides et pas toujours cohérents de l'ancienne femme d'Andy Lau. De même certains personnages secondaires sont assez vite survolés : le milliardaire chinois à Prague. 

Cela nous conduit au point faible du film : son scénario. Pendant la première heure, le film fonctionne bien autour de son postulat de base, léger et efficace. Malheureusement en voulant être aussi un film de vengeance, il accélère la résolution des différentes intrigues sans donner toutes les répondes nécessaires. Par exemple : l'importance de ce collier, pourquoi cette trahison dans le passé ? Et la fin un brin décevante relègue The Adventurers au rang de petit film de cambriolage bien réalisé, bien interprété.  

The adventures propose un film d'action efficace porté par un casting de très haute volée. Dommage que la seconde partie de son scénario parte dans trop de directions.