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Who I am critique

Les Trésors cachés de la filmographie de Mister Jackie : épisode III

C’est un mystère de la distribution cinématographique hexagonale. Who I am sorti en 1998 reste un fil inédit en France que ce soit sur grand écran ou en DVD. Résultat une œuvre méconnue qui laissait présager le pire : si personne n’a pris le risque de la distribuer c’est que c’est un gros nanar. Erreur fatale car c’est un sacré bon film qui mérite amplement sa place au panthéon de la filmographie de Mister Jackie.


L'âge d'or de la période Hong-Kongaise

Si ce film est passé si longtemps inaperçu c’est qu’il prend place à un moment particulier de la carrière de Jackie Chan. Il a enfin trouvé le succès à Hollywood et enchaîne les succès : Rumble in the Bronx, Mister Cool, Jackie Chan contre-attaque, Rush Hour. Il trouve tout de même le temps de retourner à Hong Kong pour tourner avec Beny Chan un film synthèse, nouveau entre le style Hong-Kong et les nouveautés entrevus à Hollywood.

L’histoire montre déjà ce changement. Jackie Chan y incarne un agent de la CIA dont l’équipe partie en Afrique du Sud a été entièrement éliminée. Seul rescapé devenu amnésique, il est recueilli par un tribu africaine. Se faisant appeler Who I Am, il regagne son pays à la recherche de son passé alors que nombreux groupes dont la CIA se lancent sur sa piste.

Un bijou de comédie d'espionnage

 Le film vise et atteint deux objectifs différents. Resté une kung fu comédie à l’ancienne tout en offrant une histoire d’espionnage plus sérieuse lorgnant du côté de la saga Jason Bourne. Pour la partie comédie tout le savoir faire Hong-Kongais fonctionne à pleine régime. La version africaine de Jackie Chan est hilarante (hommage à la série des armours of gods), tous les gags, les cascades, font preuve d’une très bonne maîtrise. On retrouve tous les ingrédients des comédies Hong-Kongaises : humour potache, beaucoup de second degré, un acting lorgnant vers les théâtre et l’opéra.


Mais là où le film devient proprement génial c’est dans sa seconde partie : le film d’action- espionnage. Et alors là chapeau bas Monsieur Beny Chan. Le bonhomme est hyper généreux en scènes dynamiques et le film file à 200 kilomètres heures : une course poursuite en voiture dantesque, un fight long et déjanté dans les rues et surtout un combat final épique en haut d’un immeuble (8 minutes de baston entre Jackie, David Leung et Ron Smoorenburg) où Jackie (44 ans à l’époque) joue aux équilibristes, se prend quelques belles chutes et nous fait nous demander si ce n’est pas lui la réincarnation d’Iron Man. Autre qualité du film sa réalisation : car en plus d’être inventif et de bosser avec un chorégraphe talentueux, Benny Chan sait filmer diablement bien. L’image est belle, bien plus travaillée que dans ses films hong-kongais précédents. La caméra virevolte et rend très lisible des scènes aériennes où tout part dans tous les sens. Tout en reprenant les codes de la chorégraphie classique (les coups de pied de Ron Smoorenburg…), Benny Chan travaille aussi des plans plus serrés, plus réalistes.

Ainsi pour tous les fans de Jackie Chan qui trouve que sa période Hollywoodienne (Rush Hour mis à part) reste qualitativement plus faible que l'époque Hong-Kongaise, précipitez-vous sur le mésestimé Who I Am.



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