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Au
croisement du déclin napoléonien et de l’émergence des grands empires
asiatiques du XIXe siècle, la trajectoire de Jean-François Allard se distingue par son caractère romanesque et
diplomatique. De soldat de l’armée impériale française, il devient général au service du maharaja Ranjit Singh,
souverain du puissant empire sikh du Pendjab. Allard incarne cette poignée
d’aventuriers européens qui ont contribué à façonner l’histoire de l’Inde
au-delà de l’influence britannique.
Né le 8 mars 1785 à Saint-Tropez,
Jean-François Allard rejoint très jeune les rangs de l’armée napoléonienne. Il
se distingue pendant les campagnes de l’Empire et intègre la Garde impériale, l’élite des troupes
de Napoléon Bonaparte. Il devient capitaine des chasseurs à cheval de la garde
impérial. Il est blessé lors de la campagne de Russie en 1812, puis fait
prisonnier par les Russes. En 1815, il rejoint Napoléon jusqu’à sa défaite
finale.
Avec la Restauration, ses relations sont mauvaises. Fidèle à l’empire, il est mal vu et marginalisé. L’aventure lui manque et il quitte naturellement la France pour l’Orient. Il va ainsi reprendre le vieux rêve de Napoléon de lorgner vers la Perse pour s’aventurer/menacer l’empire britannique des Indes
En 1820,
Allard quitte la France et entreprend un long voyage vers l’Orient. Il passe
par l’Égypte, la Perse, puis atteint l’Inde. À cette époque, l’empire sikh du
Pendjab, sous la férule du maharaja
Ranjit Singh, est en plein essor. Ranjit Singh, souverain éclairé,
modernise son armée en s’inspirant des méthodes européennes pour résister à
l’expansion britannique. Il recrute des officiers occidentaux expérimentés, et Allard est l’un des plus prestigieux d’entre
eux.
Reçu avec
honneur à Lahore en 1822, Allard est nommé général de la cavalerie sikhe. Il est chargé de réorganiser l’armée selon les principes
napoléoniens : uniformes, discipline, stratégies de combat et
hiérarchie. Il introduit notamment la cavalerie cuirassée, crée des régiments
réguliers et forme les soldats aux techniques modernes. Et il a fort à faire
car les sous-continent est en ébullition. Si les Français en ont été chassé
après la guerre des sept Ans, les princes indiens ne sont pas encore soumis aux
Britanniques, loin s’en faut. Les Sikhs notamment refusent de ployer le genou
devant Londres.
Fort de la
confiance du mahajara, Allard le convainc de faire venir d’autres anciens
officiers napoléoniens pour poursuivre la modernisation de l’armée sikhe. Jean-Baptiste Ventura et Claude-Auguste Court répondent à son
appel, le premier se charge de réorganiser l’infanterie, le second l’artillerie.
Et ce n’est pas tout, l’ancien capitaine devient un personnage important à la
cour. Il épouse une femme indienne, Bannue Pan Dei. Il se lie avec la société,
se faire une construire une résistance, « la Maison Allard », d’inspiration
française.
Fort de ses
succès, il retourne en 1834 espérant ouvrir une séquence diplomatique. Il est
bien reçu, le gouvernement encourage sa démarche permettant à la France de
remettre un pied en Inde. En récompense de ses efforts, il reçoit la légion d’honneur.
Mais il choisit de retourner au Pendjab alors même qu’on lui proposait de
réintégrer l’armée française. Il y demeure jusqu’à sa mort en 1839.
Jean-François
Allard demeure une figure fascinante du XIXe siècle. Son engagement dans l’empire
sikh a laissé des traces visibles : des
descendants indo-français portent encore son nom en Inde, et son tombeau
à Lahore est entretenu comme un symbole de l’amitié historique entre la France
et l’Inde.
En 2012 la
ville de Saint-Tropez, à l’occasion de l’année de l’Inde, a célébré la
mémoire de cet homme étonnant.
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