Publié par
herve
le
architecture
christian Volckman
Duval
Jour J
Néo Paris
Paris
Pecau
Remember Me
Renaissance
- Obtenir le lien
- X
- Autres applications
Sorti en 2021 au Japon, The
Master plan ou The End of a tiny
world fait partie de ces films rares qui vous secouent. Drame, thriller,
comédie sentimentale, il vous entraîne dans un tourbillon d’émotions
contradictoires jusqu’à un dénouement surprenant. Porté par un montage
intelligent, de superbes acteurs et une histoire astucieuse, c’est un long
métrage qui mérite le coup d’œil.
Kida et Makoto ont
grandi ensemble. Leur amitié leur a permis de surmonter la perte de leurs
parents respectifs. Ces deux orphelins, inséparables et au grand cœur vont se
lier d’amitié avec Yotchi, une fille également sans famille qui arrive dans
leur école. Les trois vont devenir inséparables vivant une jeunesse heureuse
jusqu’à leur 20 ans, jusqu’à ce qu’un événement brise leur groupe.
Quelques temps après cette séparation, Makoto et Kida
travaillent dans un garage quand débarque Lisa, une jeune top model dont la
voiture est cabossée. Makoto tombe sous le charme de la femme qui l’éconduit.
Loin de l’abattre, cet échec l’amène à quitter son emploi et à partir faire
fortune à Tokyo. Deux ans plus tard, Kida gagne à son tour la capitale bien
décidé à retrouver son ami. Pour survivre dans une ville tentaculaire, il
devient négociateur pour la mafia et met son talent au service du son ami qui a
un plan pour se venger des humiliations subies.
Tout le film baigne dans une atmosphère paradoxale. Tout est
très éclairé, à l’image de la première scène, comme dans un film bon enfant.
Mais c’est pour mieux faire saisir le propos du film : un critique acerbe
d’une société faite d’apparence. Celle des hommes politiques, des influences,
des hommes puissants, des mariages d’intérêt. On ne juge plus que sur des
critères futiles. Ceci sous-tend une virulente critique de la société moderne
japonaise faite d’illusions, de vie virtuelle.
En contrepoint, The
Master Plan laisse une place importante à un Japon de l’ombre. Il y a
d’abord celui des laissés pour contre : les hikikomori, les travailleurs
précaire, les petits chefs d’entreprise. En un instant, leur vie peut être brisée.
Il y a aussi le monde du crime, un univers sous-totalement intégré à la société
et quasi indispensable à son fonctionnement.
The Master Plan est
un film qui ne vous lâche pas du début à la fin. Pendant 1 heure 40, il
multiplie les fausses pistes, les ruptures de ton. Est-ce une comédie, un
drame, une vengeance ? Le doute persiste. Il est renforcé par les
multiples fausses pistes qui essaiment tout au long du récit. Les deux acteurs
principaux servent à merveille une histoire en inversant les rôle : qui
est le leader, qui est le plus dangereux ?
Alternant les trames chronologiques différentes, le long
métrage propose de nombreux flashbacks dévoilant par bribe le passé de nos
personnages. Ce montage déstructuré, presque en cercle, accompagne la lente
montée en tension. Encore une fois, la justesse du jeu d’acteur, les
astucieuses transitions rendent crédibles la construction de ce plan
mystérieux.
Toutes ces pistes trouvent leur réponse dans un dernier acte
final grandiose, déroutant, marquant. En effet, le réalisateur va jouer avec
nos attentes. Le film se permet d’enchaîner plusieurs résolutions pour aussitôt
les annuler. Il s’amuse de la stupéfaction engendrée sur le public. Jusqu’au
bout il tient son pari de nous faire douter du sujet central de son long
métrage. Avant de nous révéler enfin la
vérité, comme un coup de poings, sans concession.
Et c’est ce qui rend The
Master Plan aussi fort. Le film, depuis le début, a choisi sa direction et
n’en dévie jamais. Toutes les bifurcations sont autant de feintes visant à nous
faire oublier ce que l’image nous a montré auparavant. Pourtant tout est dit,
les signes nous ont été donnés. Simplement, le spectateur est toujours assailli
d’un doute.
Commentaires
Enregistrer un commentaire