A redécouvrir

Georges Ferdinand Bigot, un caricaturiste français au Japon

 Méconnu en France, reconnu au Japon

    C'est l'Histoire d'un petit parisien né le 7 avril 1860 dans le 5ème arrondissement et disparu le 10 octobre 1827 à Bièvres en Seine et Oise. Pendant 17 ans, de 1881 à 1899, cet artiste polyvalent va connaître une carrière flamboyante au Japon au point d'être encore aujourd'hui une figure reconnue de l'art dont les oeuvres sont reprises dans les livres scolaires et faire partie des dessinateurs qui ont pavé le chemin pour l'émergence du manga.




Un enfant du japonisme

    Fils d'une mère dessinatrice, Georges Ferdinand Bigot suit naturellement dès l'âge de 12 ans les pas de sa mère en intégrant l'école des beaux arts de Paris. C'est dans cette pépinière d'artistes qu'il va faire la rencontre de l'art japonais. En effet depuis 1868 le pays sous la houlette de l'empereur Meiji a mis fin à son isolationnisme et s'ouvre aux influences étrangères. Cette ouverture fonctionne dans les deux sens. Si le pays intègre de nombreuses inventions européennes et voit s'installer de nombreux diplomates, commerçants et artistes étrangers, des oeuvres japonaises traversent les Océans.

    Déjà lors de l'exposition universelle de 1867, les artistes du monde entier découvre des oeuvres japonaises inédites qui lancent la mode du japonisme. 11 ans plus tard en 1878, l'exposition universelle organise une rétrospective sur l'art japonais. Le japonisme s'ancre, les estampes d'Hokusai inspirent les impressionnistes à l'image de Claude Monet qui devient un grand collectionneur d'oeuvres nippones. Georges Ferdinand Bigot baigne donc dans un cercle de "japonistes" côtoie Philippe Burty, Louis  Gonsen respectivement collectionneur et historien de l'art japonais, découvre l'exposition universelle de 1878.

Pavillon japonais, exposition universelle de 1867

Départ au Japon

    Pour le jeune Georges Ferdinand, l'étude ne suffit plus, il lui faut aller sur place et s'immerger dans la culture locale. En 1881 il part donc pour le pays du Soleil Levant et débarque à Yokohama, port accueillant des concessions étrangères. L'artiste a choisi de s'immerger totalement dans le pays dont il apprend la langue avant de de devenir professeur de français pour des étudiants japonais. Il se marie même avec une Japonaise, visite le pays, s'habille en Japonais. Cette intégration totale lui permet de voyage dans le pays, jsuqu'en Corée et de devenir un témoin privilégié des changements en cours au Japon et en Asie.

    Car loin d'être un dilettante, Georges Ferdinand veut associer ses deux passions : le dessin et l'engagement politique. C'est pourquoi il fonde en 1887 le journal satyrique Tobae dont les dessins brocardent l'impérialisme occidental et les dérives du Japon moderne. Pendant deux ans son "journal" connaît un fort succès malgré les critiques de plus en plus vives du pouvoir japonais. Malgré la protection due au statut de la concession de Yokohama, le journal doit cesser toute activité au bout de deux petites années de vie. Rien de bien grave pour ce dessinateur et observateur hors pair qui continuera pendant presque 10 ans à observer les changements du pays et à livrer des dessins fascinants dans ses propres publications et pour des journaux étrangers. 




    Si son nom n'est connu que d'une poigné de spécialistes du Japon, Geogres Ferdinand Bigot a eu droit une longue postérité au Japon. Régulièrement évoqué dans des documentaires ou des ouvrages, ses oeuvres sont encore citées dans les ouvrages scolaires et reconnues par de nombreux Japonais.


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