Publié par
herve
le
architecture
christian Volckman
Duval
Jour J
Néo Paris
Paris
Pecau
Remember Me
Renaissance
- Obtenir le lien
- X
- Autres applications
La plateforme Netflix propose de découvrir le dernier film du réalisateur malaisien Edmund Yeo, né à Singapour et installé depuis au Japon. Porté par la sublime Nana Komatsu, Moonlight Shadow s’attaque avec délicatesse à la question du deuil. Empruntant le chemin du fantastique, le film bouleverse par la justesse de sa mise en scène et la beauté de son histoire.
Quand Satsuki (Nana Komatsu) a rencontré Hitoshi, sa vie a
été bouleversée. Les deux jeunes adultes, vivent un vrai coup de foudre qui se
transforme en grande histoire d’amour. Ils franchissent toutes les étapes de
leur relation : la présentation à leurs amis, l’installation ensemble. Un
soleil radieux baigne leur existence. Jusqu’au jour où Hitoshi et Yumiko la
compagne du meilleur ami d’Hitoshi décèdent accidentellement.
Satsuki est dévastée par le drame. Le chagrin l’étouffe, elle sombre dans une mélancolie sans fin. Elle se rappelle alors la légende du Moonlight shadow. Après une pleine Lune, il serait possible de rencontrer des proches disparus. Satsuki, avec Shu, le petit frère d’Hitoshi lui aussi en pleine deuil, se mettent en quête d’une personne capable de la guider pendant le phénomène.
Edmund Yeo met en scène toutes les dimensions du
deuil : le deuil physique, sensoriel, musical. Il s’attache en effet à
montrer comment le souvenir de l’être aimé se rappelle à nous. Une sensation,
un bruit, une lumière, un mur, tout est susceptible de faire remonter à la
surface les moments partagés. Satsuki est ainsi prisonnière d’un labyrinthe de
tristesse dont elle ne peut échapper. L’enfermement comme la sortie à
l’extérieur la ramènent inévitablement vers le souvenir.
Pour appuyer son propose, Edmund Yeo propose une intrigue
qui mêle les trames temporelles. L’histoire d’amour passé nous est présentée
par bribes alternant avec les moments du temps présent. La narration s’en
retrouve renforcée, portée par la justesse de la mise en scène. De simples
détails servent de liens entre les sauts dans le temps. Le réalisateur use aussi du
symbolisme afin de nous faire rentrer dans la psyché de ses héros
La musique joue un rôle important dans le film. Elle est au
début discrète avant de monter crescendo jusqu’au final bouleversant. Les notes
empruntent à la romance classique avant de dériver vers le mysticisme et le
tragique. Plusieurs thèmes se croisent, s’effacent avant de revenir doucement
comme les souvenirs qui hantent Satsuki.
Il faut aussi souligner l’importance de la lumière. Elle
contribue à construire cette ambiance étrange où en permanence le présent et le
passé se télescopent, où régulièrement le doute subsiste sur la réalité de ce
qui se passe. Le réalisateur suggère sans jamais donner de réponse sur le
phénomène. Seule évidence. Quand Satsuki s’éveille à nouveau à la vie, une aube
nouvelle se lève. Les ombres, la pluie cèdent le pas à un ciel dégagé.
Moonlight shadow fonctionne
avec une économie de moyens. Le réalisateur construit son film sur le
symbolisme de sa mise en scène et l’excellente direction de ses acteurs. Il
faut sur ce point saluer la performance de Nana Komatsu. La jeune actrice,
mannequin japonaise, livre une prestation immense, touchante. Elle fait passer
en un regard tout le vide qui la consomme, la dévastation qui la dévore. Sa
beauté appuie ici la tragédie humaine qui l’emporte vers le néant.
Parmi les autres acteurs tous très bons, Il faut souligner
le talent d’Himi Sato dans le rôle de Shu. Personnage exubérant, amoureux brisé par
l’accident, il va à sa manière gérer son deuil. Celle-ci très audacieuse aurait
pu sombrer dans le ridicule mais elle trouve avec ce metteur en scène la justesse
de ton pour la rendre crédible, touchante, presque naturelle. Il forme avec
Nana Komatsu un « couple » de circonstance cherchant leur voie vers
la paix intérieure.
Argggg, je ne le trouve pas sur Netflix…
RépondreSupprimer