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Margaret Thatcher and the Khmer Rouge

 Le double jeu des puissances occidentales


L'histoire des Khmers Rouges c'est celui d'un des pires génocides du XXème siècle longtemps passés sous silence et dont les responsables n'ont pas exprimé de sincères remords et ont pour certains échappé à la justice.

Les Khmers Rouges naissent officiellement en 1951, le 5 août quand est fondé le Parti Communiste du Kampuchéa. Lié idéologiquement à ses débuts au parti communiste vietnamien et chinois, le parti cambodgien va être la synthèse des pires aspects des régimes communistes asiatiques (le Juche nord-coréen, le Maoïsme) en reprenant leur esprit de guérilla permanente, de purification idéologique, de massacres à grande échelle et de destruction des cadres de la société. Il rajoute une dimension ethnique en menant une véritable épuration à l'encontre des minorités vietnamiennes et musulmanes. Sous la coupe de leur chef Pol Pot le parti progresse dans la discrétion.  C'est à partir de 1970 que l'audience des khmers rouges augmente dans un contexte de chaos : guerre du Vietnam, bombardement américain au Cambodge, coup d'état militaire contre le prince Sihanouk. Alliés avec le roi, les communistes profitent de son aura notamment dans les campagnes pour gagner en légitimité tandis que de milliers de paysans affamés par la guerre et les troubles politiques viennent grossir leur rang. 

En 1975 les Khmers rouges s'emparent de la capitale et du pouvoir. Leur allié Sihanouk est mis en résidence surveillée. La capitale est évacuée sous prétexte d'un bombardement américain. En réalité il s'agit de la première phase du programme génocidaire : tous les centres urbains sont évacués car leurs habitants ont été corrompus par les idées bourgeoises, les moines bouddhistes sont massacrés, les minorités victimes d'épuration raciales, les intellectuels (les porteurs de lunettes) exterminés aussi, les campagnes collectivisées de force. Aux victimes de massacres dans les centres de torture comme le S 21, s'ajoutent celles des famines. Entre 1/4 et 40 % de la population disparaît. Il faut attendre 1978 et l'intervention de l'arme vietnamienne pour que l'enfer cesse. Mais les Khmers Rouges survivent. Certains sont recyclés par le nouveau pouvoir, d'autres se réfugient à l'Ouest du pays et continuent la guérilla. 

C'est à ce moment qu'interviennent les Occidentaux.  Alors que le monde est en pleine guerre froide, les tensions au Cambodge intéressent au plus haut point les services secrets britanniques et américains. En effet le Vietnam est allié à l'U.R.S.S tandis que les Khmers Rouges sont soutenus par Pékin. Or depuis les années 1960  Chinois et Soviétiques sont concurrents et depuis 1971 la Chine s'est rapprochée des E.U.A. Il devient évident que dans ce contexte les Khmers Rouges deviennent des alliées de circonstance. C'est le long de frontière entre la Thaïlande et le Cambodge que les Anglo-Saxons vont soutenir les Khmers Rouges. Les S.A.S britanniques vont y entraîner les Khmers Rouges à l'usage des mines, un des fléaux actuels du Cambodge. En Thaïlande la C.I.A bien implantée fait passer discrètement des fonds à Pol Pot : 85 millions de dollars entre 1980 et 1986. Les Occidentaux vont même travailler main dans la main avec les Chinois pour créer de toute pièce en 1982 un gouvernement non communiste et non vietnamien en exil et installé à Kuala Lumpur, une marionnette totalement noyautée par les Khmers Rouges. Cerise sur la gâteau la première britannique qui avait affirmé qu'aucune aide britannique n'était apporté aux Khmers Rouges déclare à la télévision britannique (voir l'intégralité de la vidéo ci-dessous)  qu'il y avait parmi les Khmers Rouges des personnes raisonnable qui auraient un rôle dans le futur gouvernement.  Au moment même où le monde découvre l'ampleur des massacres au Cambodge, la Dame de Fer déploie tout son cynisme. 

Il faudra attendre la fin de la guerre froide pour que cette sinistre mascarade cesse. En 1991 le gouvernement britannique reconnaît son rôle dans le soutien des Khmers Rouges. A la fin des années 1990, les derniers chefs Khmers Rouges sont arrêtés et en 2009 s'ouvrent les premiers procès de dirigeants Khmers Rouges dans le cadre des Chambres extraordinaires au sein des tribunaux cambodgiens. 

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