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Il était une fois en Chine
Qiu Xialong est la figure la plus célèbre de la littérature policière chinoise. Né à Shanghai en 1953, il a observé et subi les affres de l'histoire contemporaine chinoise : la fermeture de l'entreprise familiale, la féroce révolution culturelle qui s'abat sur sa famille suspecte car le chef de famille dirigea une société commerciale avant la victoire de Mao, les réformes de Deng Xiaoping et les timides libertés avant la répression de 1989, l'ouverture à l'étranger permettant à des brillants étudiants de continuer leur formation hors des frontières. C'est ainsi que ce féru de langue et littérature anglo-saxonne part étudier à Saint-Louis achève sa thèse en poésie et se lance dans l'écriture de romans policiers. Leur trame de fond : Shanghai et les évolutions de la métropole depuis 20 ans. 10 romans ont été publiés depuis 2001. Le neuvième est la meilleure façon d'entrer dans son oeuvre et d'en apprécier le style, l'audace.
Ce roman est la parfaitement incarnation du style de l'auteur. Vous avez en effet trois romans en un. Le premier c'est une belle enquête policière tortueuse qui nous plonge dans les affres de la Chine contemporaine, celle que le Grand public perçoit mal. Guerre des polices, omniprésence du parti, guerre des clans et corruption. Derrière les slogans révolutionnaires, le verni maoïste, se cache une société fracturée : l'élite convertie au capitalisme et le peuple qui tente de suivre. L'enquête nous conduit à découvrir l'âme de la capitale économique du pays, métropole moderne, toujours en mouvement, monde de l'entre-soi, des intérêts, de l'argent facile et pas toujours légal. Et face à cet univers, Qiu Xiaolong construit un inspecteur vertueux sans être aveugle qui tente de sauvegarder la loi et la justice.
Le second roman c'est un chant d'amour à la culture chinoise. D'abord à la poésie éminemment présente que ce soit par les citations nombreuses que par le personnage atypique de ce policier poète. Ensuite par l'omniprésence de la nourriture. C'est un véritable festin de mots qui nous décrit les délices des repas : que ce soit les petits restaurants ou la cuisine familiale, l'auteur nous fait ressentir l'importance de la nourriture dans un pays marqué par les famines. Enfin cette histoire c'est une plongée dans un Shanghai qui ne cesse d'avancer, l'instantané d'un passé qui s'efface sous les coups de la modernité : hutong, immeuble collectif, appartement luxueux, villes périphériques. Shanghai c'est la cité du vertige que l'auteur oppose à Suzhou, ville-jardin où le temps semble ralentir. Tout défile devant nos yeux pour nous rappeler ce que fut cette métropole avant son saisissement par les promoteurs.
Le troisième roman est le plus audacieux. Il parle de ce que la Chine cache : ses secrets, son passé tabou, ses compromissions. Dans ce neuvième opus il pousse sa audace au maximum car il va s'inspirer de véritables affaires qui ont secoué le pays :
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