Xiaomi : s'inspirer des plus grands
Xiaomi c'est le petit parmi les géants : 50 milliards de capitalisation boursière en 2018, 10 fois que Tencent. Mais c'est un nain qui n'a cessé de grandir. Son créateur Lei Jun a un parcours atypique. Ingénieur chez kingsoft (compagnies de software), il en devient le manager avant de démissionner et de devenir investisseur privé. Il fait fortune dans cette seconde carrière misant sur les entreprise de e-commerce, de smartphones. Fort de ces succès il crée son propre fond d'investissement, achetant des entreprises, les revendant cher (joyo.com vendu pour 75 millions de dollars à Amazon), devient président de UC Web puis de Kingsoft. C'est en 2010 qu'il fonde xiaomi qui 8 ans plus tard devient le 4è constructeur mondial de smartphones. Une réussite reconnue par le monde des affaires (Forbes le désigne hors d'affaire de l'année 2014) et par le parti communiste qui le fait élire au congrès du parti communiste.
Avec Xiaomi, c'est la vision chinoise de la technologie : des smartphones fiables, accessibles, vendus online avec leur propre système d'exploitation MIUI. Des coûts de production réduits, une distribution simple, un public cible différent de ses concurrents notamment Apple. Des produits de lancement au prix bas, à rebours de la stratégie Apple. Des smartphones low cost destinés au marché émergents d'Asie. Xiaomi illustre l'évolution économique de la Chine.
Car dès 2016, l'entreprise change de Cap. Il s'agit en effet de résister à la concurrence des autres fabricants chinois de smartphones lowcost (Huawei) et aux accusations d'espionnages industriels et aux contrefaçons. L'entreprise décide de construire une image de marque sérieuse
- montée en gamme de ses produits,
- diversification de son activités (objets connectés, marques de sport, jeux vidéo, solution de paiement, domotique, aceesoires réseaux..)
- ouverture des MI Homes Stores (2 000 prévus en 2020) sur le modèles des Apple Stores et de la boutique japonais Muji ("de la qualité sans marque ») : on trouve de tout comme chez Muji dans une atmosphère branchée et hype Apple.
Xiaomi mise surtout comme ses concurrents Baidu (avec qui elle travaille) et Tencent sur l'intelligence artificielle avec l'aval du pouvoir décidé à remporter cette course technologique décisive. Et d'ailleurs derrière cette entreprise apparemment tranquille de smartphones se lit toute la part d'ombre de la croissance chinoise. D'abord les accusation répétées de vols de brevets (Accusation portée par Ericsson en Inde en 2014-2016), ensuite les soupçons d'espionnages et de vols de données (détectées par des équipes de recherche hong kongaises en 2014).
Xiaomi ou l'art et la manière d'améliorer ce que font ses concurrents. Portée par un homme d'affaire inspiré, l'entreprise vend moins que Huawei mais a connu une croissance vertigineuse lui permettant de se diversifier.
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