La guerre entre le Cambodge et le Vietnam

La guerre oubliée

1975, alors qu'une grande partie du monde a les yeux rivés sur la prise du Saïgon par les nord-vietnamiens, les Khmers rouges s'emparent de Phnom Penh capitale du Cambodge et prennent le pouvoir. Bien que communistes, ces deux mouvements s'opposent dès les premières heures de leur victoire. Une hostilité qui dégénère trois ans après en guerre.

En effet les deux gouvernements nourrissent de profonds désaccords. D'abord territoriaux puisque les deux partis, extrêmement nationalistes ne s'entendent pas sur le tracé des frontières du Kampuchéa historique. Dès 1975 des accrochages opposent les deux armées. Ensuite les Khmers Rouges s'opposent à la l'influence des Vietnamiens sur  les pays voisins. Car forts du passé des royaumes Khmers, les Cambodgiens aimeraient imposer leur domination, notamment sur le Laos qui par crainte se rapproche du Vietnam. Il y a en plus une vraie haine raciale des Khmers à l'encontre des populations vietnamiennes qui sont victimes de purges et de massacres généralisés comme d'ailleurs une bonne partie de l'élite et des minorités du pays (plus de 20 % de la population est exterminée). Enfin l'opposition entre l'U.R.S.S et la Chine renforce la rivalité entre les deux pays puisque le Khmers Rouges sont soutenus par la Chine, le Vietnam par l'U.R.S.S.

Ainsi dès 1977 les incidents frontaliers sont réguliers et l'année suivante les deux pays sont en état de guerre larvé. Le 25 décembre 1978 l'armée vietnamienne entre au Cambodge et chasse les Khmers Rouges du pouvoir le 7 janvier. Ces derniers vaincus se dispersent et mèneront une guérilla sporadique et sanglante jusqu'en 1997. Pour le Vietnam la guerre n'est pas finie car la Chine envahit le Vietnam en février 1979 pour le punir de son intervention pour un bilan quasi nul. Avec cette action, le Vietnam étend son influence sur ses voisins et va aussi révéler l'ampleur des crimes des Khmers Rouges. Néanmoins le Cambodge sort encore plus affaibli de ces guerres qui ont ravagé son territoire et n'ont pas réglé son instabilité politique.