A redécouvrir

Chennai express

Comédie à grande vitesse

Rahul, 40 ans, célibataire a perdu ses parents jeune et a été élevé par ses grands parents, confiseur à Mumbai. Doué il a repris l'entreprise de son grand père. Avec ses deux meilleurs amis, il a prévu d'aller faire la fête à Goa mais le décès de son grand père le jour de ses cent ans modifie ses projets. Sa grand mère lui confie la mission d'aller disperser les cendres de son mari à Rameshwaran au Tamil Nadu, à l'opposé de Goa. Pour ne pas la décevoir, Rahul accepte et échafaude un plan avec ses mais. Il montera dans le premier train vers le Sud, le chennai express, puis descendra à la première gare venue, rejoindra ses amis et direction Goa. Mais l'arrivée d'une jeune inconnue transforme son plan et le voilà embarqué en plein Sud dans une histoire de mariage arrangé entre deux familles puissantes.




Pour qui n'est pas familier avec le Bollywood, Chennai express se révèle une excellente porte d'entrée. En effet il faut relever la qualité du casting. Sharuk Khan, mega star en Inde se déchaîne pendant deux heures, drôle, charmant, dramatique, insupportable, superficiel. Il incarne tour à tour les facettes de ce célibataire matérialiste préoccupé par sa virée entre potes mais que ses devoirs de petit-fils et l'amour vont rattraper. A ses côtés Deepika Padukone fait des merveilles. Belle, taquine, manipulatrice, tendre, elle porte aussi le film et le discours autour des femmes refusant le destin imposé par leur famille. Entre les deux l'alchimie fonctionne totalement alternant comme dans toute comédie sentimentale crainte, colère, attirance, manipulation. D'autant plus que le film joue sur une dimension propre à l'inde : la diversité des langues entre l'Hindi et le tamoul. Un atout qui enrichit dans la première partie du film toute l'intrigue.

Autre qualité du film ses décors. Tout ou presque est filmé en décor réel. Les images sont somptueuses, les lieux magnifiées. La nature exubérante et les couleurs éclatantes. On retrouve les standards des productions indiennes à rebours des productions occidentales préférant une couleur grise, bleue, photo-réaliste. Tout ici cherche à embellir un Sud de l'Inde qui n'est pas stéréotypé. Une cascade, des champs de thé, un temple sont autant d'occasion de célébrer la richesse de cette région. Cette qualité des décors réels fait paradoxalement ressortir l'un des rares défauts du film : les trucages numériques peu réussis malheureusement. 

Mais cela ne gâche en rien l'immense énergie d'un film, court, par rapport au standard indien. Deux heures d'un road movie comique divisé en deux partie. Un voyage en train imprévu où les quiproquos, les scènes cultes (le faux dormeur, le contrôleur) ruinent le plan de Rahul. Une arrivée dans le Sud où Rahul ne parlant pas la langue est astucieusement manipulé par la fille du parrain local et va vivre des péripéties dingues : gravir un immense escalier avec les jeunes mariés, voler la voiture du père, fuir avec des trafiquants au Sri Lanka, affronter le prétendant de la fille, un colosse... tout en croisant une galerie de personnages improbables et comiques : un policier sikh, un nain, des villageois en colère... et en accumulant les hommages parodiques au 7 ème art. Chaque acteur se donne à 200 % à commencer par Shah rukh Khan et Deepikka Padukone qui se lâche totalement : scène de combat, joute verbale, romance, quiproquos ultra créatifs (le petit mot !!) et danse. 

Car que serait un bon Bollywood sans ces scènes de danse-chant exaltantes, dernière qualité du film. Sur ce point  le long métrage nous surprend. En effet il faut attendre la seconde partie pour avoir des scènes-clip absolument jouissives, hyper belles où l'on admire la polyvalence des acteurs indiens. Intelligemment la première partie nous livre des scènes de chanson en hindi-tamoul au double sens croustillant. L'ensemble hyper entraînant nous fait totalement plonger dans la folie créatrice de ce cinéma indien.

Chennai Express est donc un film qui se déguste sans modération. Pour un non connaisseur du cinéma indien, l'expérience a été plus que positive d'autant que le film enrichit sa comédie d'un joli discours sur la tolérance. 

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