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B.A.T.X : acte 3 Baidu

Baidu : à la recherche d'un idéal



Dans le poème chinois Une table de Jade vert au festival de la lanterne, Xin Qiji lettré de la dynastie Song écrit : "l'ayant cherché des centaines et des milliers de fois parmi la foule, revenant soudain par hasard sur mes pas, je la trouve là, au plus sombre de la lueur des chandelles". Le nom Baidu vient de ces ligne, il signifie "des centaines de fois", cette recherche continuelle d'un idéal. Une image qui illustre bien l'itinéraire de ce géant chinois.

Robin Li fondateur fils d'ouvrier devenu ingénieur en informatique à Pékin puis à l'université de Buffalo dans l'Etat New York brevette en 1996 son algorithme RankDex. Quatre ans plus tard avec Eric Xu un autre étudiant chinois parti aux E.U.A, il va fonder en Chine Baidu, le futur moteur de recherche grâce à 10 millions de dollars prêtés par un fond d'investissement étatsunien. La suite c'est une bataille féroce pour convaincre les internautes chinois d'adopter son moteur de recherche. La formule" Baidu connaît mieux le chinois que google" ne suffit pas à faire plier le géant étatsunien. C'est le retrait de Google du marché chinois en 2010 -refusant les injonctions chinoises de surveillance, de censure et de partage de donnée - qui assure le succès de Baidu qui lui choisit d'accepter les demandes du gouvernements. Rappelons qu'en 2018 avec Jack Ma le patron d'Alibaba et Pony Ma celui de Tencent, il a été nommé vice-président de la fédération des sociétés de l'Internet chargées de nettoyer le cyberespace et à protéger la sécurité et la souveraineté du pays sur internet en soutenant les valeurs du socialisme. Son site devient le plus consulté de Chine, proposant 740 millions de page web, 80 millions d'images et 10 millions de fichiers multimédias. Cotée aux NASDAQ, la seconde bourse américaine, Baidu est valorisée à hauteur de 90 milliards et a un ciggre d'affaire de 10 milliards.


Comme l'ensemble des B.A.T.X, Baidu s'appuie sur le marché chinois pour diversifier son secteur, copiant à une échelle moindre le modèle google. Après avoir lancé une extension de son moteur de recherche au Japon, l'entreprise offre une nouvelle gamme de service : Baidu Baike (la wikipédia chinoise), Baidu Tieba (forums), Baidu Wenku (bibiothèque), Baidu Quanbao (paiement online), IQiyi une filiale vidéo avec Netflix, Baidu Maps...Une stratégie qui reforce l'omniprésence de ce moteur de recherche en situation de quasi monopole car utilisé par 85 % des internautes chinois. 

Et à l'image de Tencent, l'avenir est maintenant vers la gestion des big data et l'intelligence artificielle. A sa manière, en maniant les métaphores poétiques, l'entreprise a très clairement annoncé la couleur : l'intelligence artificielle change le monde, à la vitesse chinoise. L'I.A. est envisagé par Baidu dans deux secteurs d'avenir : la conduite autonome et les objets intelligents. Pour le premier elle profite de ses atouts en géo-localisation, en gestion de données pour construire une plateforme de conduite autonome soutenus par les 5 constructeurs chinois majeurs et le gouvernement chinois qui autorise les 50 principales villes chinoises à partager leurs données de circulation afin d'améliorer le logiciel de guidage. Avec la même logique de rendre la complexité du monde plus simple et de construire des objets capables de comprendre les intentions humaines, Baidu s'est positionné dans le marché de la maison intelligente, des objets connectés pilotés par des I.A développés en partenariat avec Xiaomi.

Paré des meilleures intentions, Baidu poursuit la stratégie de développement chinoise construisant un réseau capable de gérer les big data tout en offrant une diversité de services. Le tout soutenu par le pouvoir chinois lancé dans la course pour le contrôle du cyberespace.

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