A redécouvrir

Le 11ème panchen-lama

Gedhun Choekyi Nyima, l'enfant sacré du Tibet


En 1986 sort sur les écrans de cinéma, Golden child, l'enfant sacré du Tibet film d'action/comédie porté par Eddy Murphy au sommet de sa forme racontant l'enlèvement d'un enfant tibétain sacré par une mystérieuse secte. Les producteurs savaient-ils que leur oeuvre allait être prémonitoire ?  Trois ans plus tard en effet disparaît au Tibet un jeune enfant, Gedhun Choekyi Nyima, 11 ème panchen lama et deuxième personnage le plus important du Tibet après le dalaï-lama. Un enlèvement orchestré par la Chine dans le contexte de la progressive occupation du Tibet.

Tout commence le 28 janvier 1989 par la mort par crise cardiaque du 10 ème panchen-lama. Très critique envers la Chine, il a ainsi déclaré que les progrès économiques et sociaux apportés par Pékin ne pourraient masquer les violences commises contre les population et affirmer sa loyauté au dalaï-lama exilé. Des propos qui vont alimenter les soupçons d'assassinat et provoquer des manifestations pacifiques violemment réprimées quelques mois avant le printemps de Pékin. Les autorités chinoises chargent alors Chadrel Rinpoché, haut dignitaire religieux d'entamer les recherches pour désigner le 11 ème panchen lama. 

Ce processus de recherche va devenir un sujet de tensions en chinois et tibétains. En effet deux traditions s'opposent : 
  • celle de la désignation du panchen-lama par le dalaï-lama après examen des candidats
  • celle du tirage au sort, pratique imposée par les Mandchous en 1792 mais rarement utilisé
Fidèle aux traditions tibéraines, Chadrel Rinpoche contacte le dalaï-lama. Ainsi le 14 mai  1995 le jeune Gendhun Choekyi Nyima est reconnu par le dalaï-lama comme nouveau panchen-lama. Trois jours plus tard le tout nouveau panchen lama et ses proches disparaissent sans laisser de traces tandis que Chadrel Rinpoché est arrêté par Pékin. Le  29 novembre 1995, les autorités chinoises convoquent 75 dignitaires bouddhistes et recourent au tirage au sort pour désigner Gyancain Norbu, un jeune enfant, panchen-lama.

 En ce qui concerne les disparus, les soupçons se tournent très vite par Pékin qui avoue un an après détenir le jeune enfant pour sa sécurité arguant que toute désignation d'un panchen-lama doit être validée par Pékin. Et depuis les informations concernant l''enfant sont vagues.  Selon Pékin il mène une vie normale, suit des études et est entouré de secrets afin de protéger sa sécurité. Des affirmations confirmés par le président tibétain de la région autonome du Tibet qui rajoutent même que les frères et soeurs du disparu ont commencé à travailler et réclament de mener une vie ordinaire ce qui justifie l'impossibilité de les voir. Des propos qu'il faut mesurer puisqu'ils émanent d'un fonctionnaire nommé par Pékin.  Pour les opposants tibétains, l'enfant est en réalité un prisonnier politique, le plus jeune de l'histoire puisqu'il avait 6 ans au début des faits. Ce n'est qu'en 2018 que le dalaï-lama déclare que le disparu est en vie et en bonne santé sans plus d'information sur sa localisation.



Depuis aucune nouvelle et les questions demeurent. Quels étaient les buts de la Chine ?
  • affaiblir le dalaï-lama en le forçant à revenir sur sa décision ?
  • volonté des Chinois de contrôler et de reformater le successeur du dalaï-lama ?


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