La vie de Sayaka est un long fleuve
trop tranquille. Agent immobilier à Tokyo, elle subit la mauvaise
humeur de son chef, les caprices des clients et l’ambiance morne du
bureau. Sa vie sentimentale est aussi très plate et sa petite maison
en banlieue bien terne jusqu’à cette nuit où elle accueille
chez elle une jeune homme affamé allongé dans la rue devant chez
elle. A son réveil elle découvre un étranger charmant, poli et
reconnaissant à qui elle propose de devenir son colocataire.
Celui dont elle ignore tout s’installe alors se révélant un
cuisinier hors pair et une fin connaisseur des herbes culinaires.
Sortie en 2016, cette romance basée
sur le roman d’Hiro Arikawa s’appuie sur un duo de jeunes acteurs
très appréciés au Japon, l’actrice-chanteuse Mitsuki Takahata et
la star de J-pop, Takanori Iwata, deux icônes glamour et pop sur lesquelles repose tout l’enjeu du film. Un pari qui
se révèle réussi malgré la simplicité de l’intrigue.
En effet cette romance est parfaitement
portée par les deux acteurs dont l’alchimie rend touchant leur
improbable rencontre et l’inévitable amour naissant. Le film
embrasse tous les codes du genre : la méfiance, l’humour, la
déception, la peine, le retour, la passion finale. Nous sommes en
plein sentier balisé. Et pourtant ce qui rend le film surprenant
c’est l’excellente interprétation des deux acteurs dépassant la
simple beauté de leur visage pour nous offrir des scènes des
belles, que ce soit dans l’univers ultra masculin du bureau, dans
les passage dans la nature ou les face à face dans cette petite
maison. Ainsi si le film nous en dit peu sur leur passé respectif, il
en suggère suffisamment pour comprendre comment ils en sont arrivés
là.D’autant plus que les acteurs secondaires apportent leur
pierre à l’édifice, notamment les collègues parfois lourds de la
jeune agent immobilier.
Il faut en outre souligner la très
bonne tenue technique du film. Lumineux, coloré, celle-ci souligne
toutes les variations sentimentales, jouant sur les ombres, une
lumière oubliée, une rivière. De nombreux éléments de
l’intrigue sont expliqués par l’image et non par les mots :
la jalousie, l’amour naissant, les fractures personnelles. L’idée
centrale du film c’est de montrer leur amour naissant à travers la
cuisine, les plats mitonnés par ce jeune inconnu expert en herbes
aromatiques. La découverte par la jeune femme de trésors naturels
au coeur de la jungle urbaine est forte en symboles : des îlots
de vie cachés dans l’univers de béton.
Enfin le film nous surprend par son
scénario presque anachronique. Comment une femme peut-elle
accueillir un étranger ? Cette production décide de prendre le
contre-pied des romances habituelles assumant la simplicité, jouant
avec nos sentiments ambigus. D’autant plus que scénario offre des
fulgurances, notamment sur l’inversion des codes entre
l’étranger/la femme, celle-ci découvrant qu’elle est au final
étrangère à son espace proche (la nature, sa cuisine…).
Avec Evergreen Love, il
faut se laisser porter par une romance, drôle, forte en symboles.
Rien de révolutionnaire mais un petit moment de douceur.
Mitsuki Takahata est une fée qui transforme n'importe quelle "eau de rose" en liqueur digestive haut-de-gamme. Ce n'est pas seulement son adorable visage, elle joue plus que bien, beaucoup de présence. Dans mon top 10 d'actrices japonaises
Mitsuki Takahata est une fée qui transforme n'importe quelle "eau de rose" en liqueur digestive haut-de-gamme. Ce n'est pas seulement son adorable visage, elle joue plus que bien, beaucoup de présence. Dans mon top 10 d'actrices japonaises
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