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The Vanished

Trompe l'oeil
Le monde de thriller sud-coréen continue d’affoler le box office du pays et d’attirer l’intérêt des cinéphiles du monde entier. C’est avec plaisir qu’est sorti en 2019 sur nos écrans, The vanished, gros succès local auréolé d’un bon très bouche à oreille. Réputation méritée après visionnage. 



Yoon femme d’affaires réussissait en tout. Son entreprise était florissante, son mari brillant scientifique et bel homme était admiré. Leur couple glamour faisait la « une » des magazines. Mais tout ceci est du passé car Yoon est morte. Jusqu’au soir où son cadavre disparaît de la morgue sans que personne n’ait vu le moindre voleur. L’enquête atypique est confié à un inspecteur aux méthodes peu orthodoxes qui va aller de découverte en découverte. Le mari avait une maîtresse, celui-ci vivait dans l’ombre d’une femme dominatrice qui l’étouffait. Les doutes s’accumulent mais les preuves sont minces. Et comme le mari possède de solides appuis, que les policiers sont peu compétents et que la mystérieuse morte semble bien en vie, l’affaire piétonne. 

The vanished va ravir les fans de thriller psychologique. En effet le scénario complexe convoque les grands classiques du genre (Gone Girl voire Mystic River) pour nous plonger dans une intrigue plus complexe que l’idée de base. Derrière la disparition du cadavre, le film fonctionne comme un vrai polar noir plongeant dans la face sombre d’un couple parfait en apparence. Régulièrement les révélations viennent écorner l’image du mari, distiller l’ombre d’un doute tant du côté de l’époux que du policier. Pourquoi lui en veut-il ? La morte a-t-elle mis en scène sa disparition ? Cherche-t-elle à se venger de la maîtresse ? Tout le long du visionnage, le réalisateur nous perd sur des fausses pistes au point de nous laisser dans le flou : qui manipule qui ? Et à la manière d’un Old Boy, il va nous offrir une révélation finale totalement inattendue, brillante qui fait basculer le film dans le registre du film de vengeance. 

Le film fonctionne aussi comme un vrai drame grec où les personnages créent leur propre drame. La disparition, l’enquête, les doutes, la fuite, la paranoïa se mélangent. Un vrai effet papillon qui plonge les policiers dans une enquête tortueuse, le mari au centre d’une manipulation perverse… L’excellente gestion permet à l’intrigue de rebondir sans cesse tout évitant l’écueil de l’abus de révélations. Le spectateur se retrouve dans la position des enquêteurs : pris dans un tourbillon d’indices discordants dont la seule réalité c’est l’absence du corps. Le montage très fin donne toute sa force à la révélation finale, imprévisible, brillante et déstabilisante. A ce titre cette fin tient toutes les promesses d’une histoire qui raisonne comme une fable : « tout acte implique une responsabilité ». 

Il faut saluer la qualité des interprètes hommes et femmes, excellents dans des registres divers et difficiles : le policier incompétent, alcoolique, la maîtresse amoureuse et fragile, le mari au centre des soupçons, l’inquiétant enquêteur. Ils jouent parfaitement leur partition grâce à une excellente direction d’acteurs notamment lors des scènes d’interrogatoire. 

The Vanished mérite amplement d’être vu. Très bon thriller, il offre une fin absolument géniale.



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