A redécouvrir

meilleur plan séquence du cinéma asiatique

Old Boy and the Protector



Le plan séquence est à la mode. De Spectre, en passant par Birdman ou Baby Driver, les grosses productions américaines n'hésitent pas à utiliser cette technique de la caméra qui ne s'arrête. Comme l'expliquait Takeshi Kitano cette technique permet de rapprocher le spectateur des acteurs en créant un effet de réalisme, d'intrusion saisissant. Artistiquement c'est un vrai plus immersif. Mais en terme d'organisation c'est un sacré défi. Tout doit être calibré (le hors champs par exemple) et la moindre erreur de texte Eest rédhibitoire. Se rapprochant du théâtre le plan-séquence apporte une vraie plus-value à la narration.


Dans le cinéma asiatique, le plan séquence était de longue date utilisé pour filmer des combats par exemple dans les productions de la shaw brother. Assez molles ces scènes sont vite devenues un artefact technique n'appuyant aucun propos. Avec l'irruption des jeux vidéos et de films de combat plus réalistes, des réalisateurs ont décidé de dépoussiérer la technique.



Old Boy de Park Chan Wook s'inspire directement des jeux vidéos pour mettre en scène une combat d'une rare violence : Oh Dae Soo armé de son seul marteau et de ses points affronte une dizaine de loubards dans un couloir étroit. La caméra le suit comme un scrolling de jeu vidéo, bloqué d'un côté à attendre les adversaires comme dans un bon vieux beat them all. La caméra est ici resserrée sur le héros alors que des adversaires sortent régulièrement du cadre du combat, une manière ici de rappeler que Oh Dae Soo a vécu enfermé pendant 15 ans avec comme seul lien extérieur une télévision (l'écran d'un jeu vidéo) et sa seule rage. 2mn 30 pour une scène qui a marqué à vie les spectateurs.



The Protector de Prachya Pinkaew n'est peut être pas le meilleur film de Tony Jaa en termes de scénario (il part à la recherche des voleurs de son éléphant..) mais visuellement le film tient la route et nous offre dans la dernière partie un incroyable plan séquence de presque de 4 minutes. La scène se passe sur 3 niveaux que Tony Jaa va gravir en affrontant des dizaines d'hommes de main.  A chaque étage des portes s'ouvrent libérant de nouveaux ennemis. La séquence profite d'abord des prouesses martiales de son acteur phare qui nous offre des combats courts mais violents expulsant régulièrement hors des étages ses ennemis. La caméra alterne les plans serrés sur les combattants et des plans larges suivant par exemple la chute des corps. Un effet d'immersion qui permet hors champs aux équipes techniques et aux cascadeurs de se préparer. La montée de Tony Jaa est typiquement inspirée des jeux vidéos où chaque étage semble renfermer un nouveau boss et l'arrivée continuelle d'ennemis évoque la présence d'un compte à rebours. Scène réussie jusqu'à  son final : le restaurant !! 

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