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Hard Boiled : John Woo donne la leçon


S'il y a bien un film qui a révolutionné l'image du cinéma de Hong Kong aux yeux du monde, c'est bien le dernier film hong-kongais de John Woo avant son départ pour Hollywood. Hard Boiled, Une balle dans la tête en français, sorti en 1992  c'est un condensé du style de grand Woo. Des gun fights en veux-tu en voilà sur-vitaminés filmés dans tous les sens et chorégraphiés comme un ballet, des personnages charismatiques, que ce soit les bons (Chow Yun Fat en flic atypique, Tony Leung l'infiltré à la limite de la schizophrénie) et les mauvais (Anrthony Wong en pur méchant taré, sans remords ni limites). Une audace visuelle et sanglante jamais égalée entre la fusillade dans un salon de thé, dans un entrepôt ou le final dantesque dans un hôpital. 230 morts par balle, un record pour un film non guerrier dont près d'une centaine pour la fameuse scène dans l'hôpital.

Comme un final en apothéose John Woo décide de filmer  le gun fight de l'hôpital comme un long plan séquence de 2 mn 50 où Chow Yun Fat et Tony Leung affrontent les hommes de main du mafieux Wong au milieu des patients et des forces de police sur plusieurs étages.  Il a fallu s'y reprendre à six fois pour obtenir le résultat final compte tenue des contraintes. En effet la scène est sensée suivre les deux policiers sur deux étages alors que le film est tourné sur un unique plateau. Cette contrainte est levée grâce à l'astucieuse utilisation de l'ascenseur au milieu de la scène et du dialogue d'une trentaine de secondes entre les deux policiers. Un laps de temps utilisé  pour nettoyer le plateau. Ensuite la séquence reprend les codes stylistiques de John Woo : des explosions et des ralentis. On imagine tout le travail préparatoire, les méticuleux minutage d'autant qu'il n'y a pas qu'une explosion mais plusieurs (dont la finale dans le laboratoire), que les corps traversent les vitres et des éléments hors champs interagissent à tout moment. Un travail de titan qui couronne un monument du 7è art qui n'a pas cessé de faire des émules dont un certain Tarantino.




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