A redécouvrir

Le Christ de Shingo

Un Christ peut en caché un autre
Shingo est un petit village de moins de 3000 habitants situé près d'Aomori, la préfecture d'Hokkaido, la grande île au Nord de l'archipel nippon. Or au détour d'une ballade en montagne, vous tomberez sur deux monticules de terre entourés d'une palissade blanche surmontés d'une croix. Une plaque vous informera que vous êtes en présence de la tombe du Christ et de celle de son frère. Etonnante légende locale qui chaque année attire 10 000 visiteurs, essentiellement de la région.


L'histoire du Christ de Shingo commence en 1935 lorsque Koma Takenouchi prêtre shintoïste affirmer avoir découvert sans les archives de sa famille le testament de Jésus Christ. Dans ce document, il est consigné que le Christ se rendit par deux fois à Herai, l'ancien nom de Shingo. La première fois il avait 21 ans alors que régnait l'empereur Sunin et aurait étudié la religion japonais auprès d'un maître du Mont Fuji. La seconde fois il avait 33 ans juste après sa condamnation par les Romains. En effet d'après ce testament c'est son frère Isukiri qui prit la place de Jésus Christ sur la croix (les connaisseurs de la BD le triangle secret apprécieront). Jésus (emportant avec lui une oreille de son frère et une mèche de cheveux de la Vierge Marie) et quelques disciplines fuirent hors de Judée et gagnèrent la Sibérie (coucou le dernier Tomb Raider) puis l'Alaska avant de retourner s'installer définitivement à Hokkaïdo. Le Christ se serait marié avec une femme nommée Myuko et aurait eu 3 filles dont certains  habitants de Shingo (la famille Sawaguchi notamment dont le cimetière familial abrita les fameux monticules) seraient les descendants. Rebaptisé Daitenku Tar Jirai, Jésus devenu riziculteur se serait éteint à 106 ou 118 ans.


Histoire assez loufoque dont on peine encore à comprendre l'origine. Le fameux testament a disparu, détruit lors de l'incendie du tribunal de Tokyo pendant la seconde guerre mondiale. Une première théorie avance l'idée que des chrétiens nestoriens auraient vécu dans la région en provenance de Chine. Pour soutenir cette hypothèse certains chercheurs pointent du doigt des similitude entre les pratiques shintos et juives voire des ressemblances linguistiques entre dialectes hébraïques et japonais. Le nom d'Héraï viendrait du mot hebrai (hébreu..). On sait en plus qu'en 736 des missionnaires persans nestoriens se rendirent à Nara. Une seconde hypothèse part de l'idée que des chrétiens cachés après la révolte de Shimabara au XVIIè siècle auraient trouvé refuge dans cette région et aurait mélangé leur rite à ceux de la population locale. Une dernière hypothèse très crédible défend l'idée d'un canular. En effet ce type de petite tombe en forme de pyramide est typique au Japon. Or on sait qu'en 1935 le maire de Shingo désirait que son village connaisse un vrai essor touristique et qu'il aida le prêtre à trouver les tombes. Pour mettre tous les atouts de son côté il invita  en outre quelques mois avant la découverte des pyramides, un cinéaste connu (fan d'archéologie exotique) qui contribua à donner un certain écho à l'affaire.


Canular et présence chrétienne se disputent la paternité d'une drôle d'histoire qui a permis au petit village de voir sa route départementale transformée en nationale....

Commentaires

  1. Jean Yeshuah le Tzadik Yeshuah le Tzadik est né en 20 à Béthanie et mort en 118 à Shingo, Heraï, Japon

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