Tang Ren expatrié chinois à Bangkok est à moitié escroc, moitié détective et 100 % magouilleur. Il connaît la ville comme sa poche et vit de ses petites arnaques et de ses liens avec un sergent de la ville. Quand son cousin Chin Feng, recalé à l'école de police vient lui rendre visite, Tang doit lui faire visiter la ville. Or le petit escroc se retrouve accusé du meurtre d'un sculpteur et du vol d'un stock d'or. Alors que la police le poursuit et qu'une partie de la pègre veut récupérer l'or disparu, les deux cousins doivent mettre de côté leur différend. Heureusement Tang peut compter sur l'appui d'un sergent de police et sur les capacités de mémoire et de logique hors normes de son cousin.
Detective Chinatown c'est le second film de Chen Sicheng réalisateur plein d'audace et adulé au box office. Pour ce long métrage il nous livre un sacré bon travail surprenant de bout en bout. En effet il s'agit d'abord d'une formidable comédie policière fonctionnant sur deux duos improbables. Celui des deux cousins, l'escroc et l'honnête, le jeune idéaliste et son aîné magouilleur maladroit s'engageant dans des plans foireux. C'est aussi celui aussi hilarant des deux sergents de police en concurrence pour le poste d'inspecteur et qui ne vont avoir de cesse de mettre dans les bâtons dans les roues : l'un propre sur lui a les dents qui rayent le parquet tandis que l'autre toujours mal habillé est l'ami de Tong.
Entre eux un duel terrible et cocasse qui égratigne la police thaïlandaise par leur maladresse/incompétence. Car la comédie fonctionne d'abord sur la nullité de la police thaïlandaise ridiculisée jusque dans ses propres bureaux : la scène où Tong vient se livrer et échappe à l'arrestation est irrésistible. Elle fonctionne aussi autour du duo Tong/Chen entre engueulades épiques, course poursuite, quiproquos géniaux (dans la chambre de la fiancée de Tong). Detective Chinatown reprend enfin les codes de la comédie chinoise/HK : humour léger, second degré bien senti. Il ajoute aussi un fort emprunt à la Kung Fu comédy. Car Wang Baoqiang l'interprète de Tong nous offre des moments très inspirés des films de Jackie Chan que ce soit lors des poursuites, des combats, des cascades ou des mimiques.
Il permet au film de conserver pendant presque deux heures un rythme dingue. Les dialogue sont savoureux servis par une très bonne direction d'acteurs. Le film est animé en plus d'un dynamisme fou entre les multiples rebondissements, les blagues constantes (le running gag sur le nez du policier), les formidables second rôles/sidekicks et la poursuite d'une intrigue bien ficelée. Car ce qui est plaisant c'est que la comédie ne se fait pas au détriment de la résolution de l'enquête. Les deux avancent en parallèle sans que l'on soit perdu, sans que l'on sente que le directeur perde le fil. Et d'ailleurs le film nous offre à la fin un retournement aussi inattendu que fort. Sans prévenir il nous plonge un passage sombre qui tout en dénouant l'ensemble de l'intrigue inscrit le film dans le réel. Cette fin surprenante (très japonaise dans son style) rajoute à la maîtrise générale de l'oeuvre.
Detective Chinatown frappe vite et fort. Une excellente comédie servie par des acteurs sensationnels au service d'une histoire dont le dénouement va en surprendre plus d'un.
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