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les manifestations de tiananmen : les combats

Les mystères de Tiananmen : les combats

Au soir du 5 juin, alors que l'armée occupe encore le centre de Pékin les organes officiels et officieux entament un long décompte macabre. Combien de victimes lors de cette reprise en main par le pouvoir du cours de la vie politique chinoise. Les médias chinois vont donner un chiffre entre 200 et 300 morts dont un certain nombre de militaire. La croix rouge chinoise avance 5000 morts et le double de blessés, l'OTAN en annonce 7000, Liu Xiaobo 1000 sur la place, les Russe monteront à 10 000. 


Le grand écart entre ces estimations n'est pas une surprise compte tenu de la forte censure qui s'est abattue après les événements et qui entoure toujours l'évocation de ce mouvement. L'estimation est évidemment fausse et il s'agit de propagande destinée à cacher l'ampleur de la répression. Pour toutes les autres, il ne s'agit pas de dire qui a juste, qui a faux, il faut noter les nombreux paramètres rendant le décompte impossible. D'abord la traque des manifestations dans les hôpitaux, rues et maison dans les semaines après la fin de la crise a rendu impossible tout décompte. Ensuite les soldats chinois ont fait disparaître beaucoup de corps. Surtout il ne faut pas se focaliser sur la seule place. Le recoupement des faits montrent qu'il y a eu trois lieux d'affrontement
  • sur et autour de la place : c'est là  qu'ont été prise certains photos très connues, que les chars et véhicules blindés ont été très visibles. Le nombre des victimes se monte à plusieurs centaines, écrasées et abattues. 
  • dans toutes les rues adjacentes où les tirs des soldats furent nombreux. La traque se poursuivit longtemps et l'absence de caméra occidentale a caché la violence des combats. Les soldats ont tiré à l'arme automatique non seulement sur les manifestants mais aussi sur les citadins. Ainsi dans l'hôtel Minzu des hommes en civil appartenant au Guoanbu (la sécurite de l'Etat) abattent un chinois dans le hall sans se préoccuper des touristes.
  • moins connus sont les affrontements qui se sont déroulés dans les banlieues Sud, autour de l'aéroport militaire entre des soldats chinois des 27è et 16è corps ; dans l'Ouest de la ville entre des éléments des 28è et 27è corps d'armée ; et dans la ville entre des blindés de la 6è division du 38è corps et les chars du 21è corps.


Sur ces derniers affrontements la censure a été très forte. Pourtant aux lendemains de la répression les sanctions vont tomber. Le général Xu Qinxian commandant du 38è corps s'était porté malade au moment de l'instauration de la loi martiale pour ne pas mener ses troupes au combat, il passera par la cour martiale avant d'être emprisonné. Plusieurs commissaires politiques ayant refusé la répression ont été exécutés. 3 500 officiers furent l'objet d'enquête à cause de leur comportement peu motivé, 111 furent punis ainsi que 1 400 qui jetèrent leurs armes et joignirent les manifestants. L'attitude de  ces troupes s'expliquen par leurs origines. Parmi les 200 000 hommes des 22 divisions déployées autour de Pékin, une partie est originaire de la région et a de la famille à Pékin voire parmi les manifestants. Ces troupes à la motivation suspecte ont donc été renforcées par des unités issues de Mongolie Intérieure, du Xinjiang dont les soldats n'ont aucune famille dans la ville et ne parlent pour certains même pas mandarin. C'est donc entre ces deux groupes que des combats à l'arme lourde ont eu lieu ce qui explique la progression lente des troupes venant du Sud-Est, le nombre de véhicules blindés détruits notamment près du pont Muxidi. Alors au vue de ces multiples affrontements l'estimation haute des Russe est peut être la plus juste incluant les soldats tués, les corps brûlés, enterrés à la va-vite et les fusillades qui ont résonné dans toute la ville plusieurs jours durant.

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