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les manifestations de tiananmen : les manifestations

Les mystères de Tiananmen : provocations

Deux clichés, l'un célèbre, l'autre très confidentielle permette de saisir la bataille d'image et de communication que se livrent le pouvoir et les étudiants.


La première photographie représente les étudiants protégeant le portrait du président Mao. En effet trois hommes originaires du Hunan -Yu Zhijian, Yu Dongyue et Lu Decheng- ont jeté de la peinture sur ce portrait qui trône à l'entrée de la zone interdite. Le geste violent politiquement est tout de suite dénoncé par les étudiants du mouvement qui vont n'ont seulement s'empresser de jeter une bâche sur l'auguste image mais collaborer avec la police en lui livrant les trois coupables du méfait qui écoperont de lourdes peines de prison : 16, 20 et perpétuité (ils seront libérés au bout de 10 et 17 années de détention). Cette attitude rappelle d'une part que parmi les étudiants règne une volonté de ne pas provoquer le pouvoir, de ne pas s'aliéner l'opinion publique qui a encore une bonne image du Grand Timonier. D'autre part beaucoup d'étudiants sont des fils de cadre du Parti Communiste et les opposants réclament des réformes certes mais dans le cadre du système communiste. Leur modèle c'est Gorbatchev qui est en visite en Chine au moment des évènements.





Cette seconde photographie est très exceptionnelle. Elle a été prise aux abords de la place Tian'anmen. Des manifestants viennent de découvrir des armes déposées dans un mini bus. Pour comprendre cette photographie il faut se remettre dans le contexte des derniers jours avant la crise finale. Le fossé entre les étudiants et le pouvoir s'est creusé. Le 17 mai la loi martiale a été proclamée tandis qu'au sein des instance dirigeantes c'est ligne de Li Peng, celle des durs qui l'emporte. Li Peng abreuve Deng Xiaoping et ses camardes de rapports alarmistes faisant état de signes de rapprochement entre étudiants et ouvriers. Dans  chaque camp, le dialogue est rompu, remplacé par une diabolisation de l'adversaire. Alors il n'est pas étonnant que l'incident du bus apparaisse, organisée par les durs dans l'espoir de pousser les étudiants à la faute. Peine perdue les étudiants n'utilisèrent pas les armes contre des policiers et des forces de l'ordre ce qui ne donna pas à l'aile dure le prétexte tout trouvé pour une action forte au nom de l'élimination de dangereux contre-révolutionnaires..

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