Mise en place en 1979 par Deng Xiaoping, la politique de l'enfant unique s'inscrit dans la volonté des dirigeants de contrôler l'explosion démographique. Après avoir promu la politique du wan xi shao "mariage tardif, naissances peu rapprochées et peu nombreuses ", le parti communiste impose une restriction drastique au droit d'enfanter dont seules les minorités ethniques ne sont pas au début concernées. La loi autoritaire heurte de front la tradition chinoise de privilégier les garçons aux filles (d'où l'infanticide des filles et le manque de femmes aujourd'hui en Chine estimé à plus de 120 millions). En effet c'est aux garçons qu'incombe de s'occuper de ses parents et non à la file qui une fois mariée doit veiller sur ses beaux parents. Une situation inextricable qui conduit le pouvoir dès 1984 à assouplir la loi. Dans les campagnes les familles ont le droit d'avoir un second enfant si le 1er est une fille. En 2002 en s'acquittant de la somme de 510 euros, les familles peuvent avoir légalement un second enfant. Malgré ses lois de nombreuses naissances illégales ont lieu sanctionnées d'amendes voire de la non délivrance du hukou, ce livret offrant la gratuité aux services de transports et de scolarité. Il existe surtout une forte inégalité entre riches et pauvres. Les premiers pouvant facilement contourner la loi en présentant leurs "enfants illégaux" comme ceux de leur chauffeur, cuisinière. Le cinéaste chinois Zhang Yimou concepteur de la cérémonie d'ouverture des J.O 2008, avoua ainsi en 2013 avoir eu 3 enfants avec son épouse. Loi difficile à contrôler, elle a pourtant assez bien fonctionné (à moins que ce soit la tendance naturelle des sociétés développés au malthusianisme) confrontant la Chine à un nouveau problème : le vieillissement accéléré de sa population et les cas des parents âgés isolés. C'est pourquoi le 29 octobre 2015 la loi autorise désormais les couples à avoir 2 enfants. L'itinéraire historique de cette loi ne permet pas de saisir les drames qu'ont connu les familles qui ont suivi scrupuleusement la loi. Plongée à travers plusieurs clichés dans la vie des victimes de la loi de l'enfant unique.
L'histoire de Ching Tsui
Ching Tsui et son mari ont tous les deux 56 ans. La famille s’est retrouvée dans un état «désespérée» lorsque leur fils unique a été tué dans un accident de voiture.
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L'époux essayant de consoler son épouse devant la tombe de leur fils |
L'histoire de Huang Peiyao
Huang Peiyao de 54 ans joue avec sa fille adoptive. Son fils est né en 1985 et décédé dans un accident de voiture en 2011.
Mme Peiyao montre une photo de son fils défunt. Peu de temps après sa mort, elle a adopté une fille.
L’adoption d’une fille a privé Mme Peiyao de subventions versées par l’Etat pour les parents qui ont perdu leur unique héritier. La vielle femme reçoit une retraite et fait de petits boulots.
Photographies prises par Kim kyung-hoon
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