A redécouvrir

Vampire Hunter D bloodlust

Western vampires

Qu'il est bon de tomber dans  la nostalgie et de nous replonger dans une oeuvre de 2001 produite par Madhouse pour nous rappeler qu'il était à cette époque encore possible de réaliser de bons films originaux sur le vampire. A des années lumières du tragico-nanard twilight et de ses dérivés télévisuelles, Vampire Hunter nous plonge dans un cross-over futuriste au croisement des genres.


De quoi ça parle ? une histoire simple en apparence. D un "dunpeal" croisement homme-vampire (coucou blade) fait partie des chasseurs de primes qui traquent sans relâche les vampires. Si ceux-ci sont moins nombreux, leur ombre plane toujours d'autant que toute une galerie de nouveaux suceurs de sangs s'est invitée au festin. Ainsi quand commence l'histoire Meier Link un puissant vampire vient d'enlever une jeune fille en pleine ville. Sa famille engage D mais aussi une équipe de chasseurs de prime sur-armés pour retrouver leur enfant. Les deux groupes se lancent dans une course poursuite endiablée sans savoir que d'autres créatures vont se dresser sur leur chemin. 

La première qualité de cette anime c'est qu'il rappelle qu'une histoire simple ne veut pas dire simpliste. Rappelons ces chef d'oeuvre du 7è art (La Horde Sauvage, Conan le Barbare, Star Wars ou le récent Mad Max Fury Road) construits sur une trame simple mais enrichis d'une mise en scène, d'un univers dense. Inutile d'inventer de fausses intrigues familiales pour donner du sens. Vampire Hunter met en avant son style. Un conte baroque, romantique, futuriste, crépusculaire filmé comme un western téléscospant un drame amoureux. C'est un fresque hypnotique somptueusement burtonienne, furieusement bladienne et totalement décomplexée. Car les réalisateurs profitent de cette course contre la montre pour nous faire pénétrer dans un futur lointain chaotique : on ne sait pas trop ce qui s'est passé mais on vit comme dans une rupture dans le réel où se côtoient les cowboys et les appareils de combats dernier cri où les cités baroques alternent avec des no man's land aux mains des créatures de la nuit. Le film ne répond pas à toutes les questions, il nous laisse une liberté d'interprétation (choses rare aujourd'hui) sans que cela nuise à la narration.

Car l'histoire est à la croisée de ce qui se fait de mieux sur les vampires : du Stoker, du Anne Rice, du Blade et du Carpenter aussi. Le film croise aussi les influences de western et on se plaît à voir les clins d'oeil aux grands classiques du genre notamment ceux avec Clint Eastwood. Cette richesse de références loin d'étouffer le propos le sublime. Car Derrière la simplicité de l'intrigue se cache une nouvelle variation sur le thème du suceur de sang, subtilement évoquée, délicatement amené jusqu'au final grandiose. Le style western fonctionne à merveille avec la figure de D dont on se sait que peu de chose mais dont le style en impose : cheval noir, long chapeau et main magique. Il y  des trésors d'inventivité pour profiter de ce personnage haut en couleur. Et que dire de la bande de mercenaires bien fun et déjantés. Pour un peu on se retrouve dans l'univers de Kenshin le vagabond avec cette myriade de techniques virevoltantes. Car tout en étant beau Vampire Hunter est un must en scènes d'action. Elles sont nombreuses, jamais gratuites bien rythmées et d'une originalité folle (le combat dans le château ou près du lac..). Ce qui fort c'est que 14 ans plus tard (le film est sorti en 2001), l'animation n'a pas pris une ride. 

Fresque lyrique, conte baroque, western futuriste, Vampire Hunter représente un petit bijou de l'animation ne prenant pas le spectateur pour un consommateur et osant développer une mythologie originale.

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