Déployer l'architecture dans des lieux insolites, cette phrase résume la réalisation de Paul Cocksedge pour un immeuble de bureaux du quartier de Soho de Londres. La démarche est simple et c'est ce qui en fait tout son charme et sa virtuosité. L'escalier ne doit plus se limiter à connecter un point A et point B, il devient l'hôte d'un univers vivant proposant sa propre logique. L'escalier se transforme en espace de vie et non plus simple zone de transit. Il accueille désormais des activités variées : lectures, dessin, détente.
Ce qui sous-tend cette réalisation, c'est à nouveau la recherche et la constitution d'espaces ouverts sur les lieux de travail, ici Ampersand à Soho. La commande de cet escalier a conduit l'architecte à offrir une solution élégante et novatrice. Son oeuvre peut se lire sous deux angles. D'abord un choix technique : opter pour le colimaçon qui étend l'espace propre à l'escalier, casse l'espace en offrant des angles de vue multiples. Il exploite ainsi au mieux par la torsade les 12,5 mètres de haut connectant quatre étages. Ensuite le choix de faire l'escalier sculptural la vitrine pour les futurs développements du bureau. Contrastant avec le blanc épuré des bureaux, l'escalier opte pour une armature en acier recouverte par du chêne teinte claire. Il est magnifié par les plantations formant un jardin volant tournoyant avec l'escalier. De la même façon chaque étage recèle un espace de vie particulier caché dans l'escalier : une bibliothèque, un lieu pour dessiner, pour boire son thé. Le colimaçon prend alors toute sa force par les cheminements, les angles morts offerts. L'intégration dans le bâtiment est totale grâce à la lumière de l'extérieur diffusée par les différentes parois de verre. Le cabinet réinvente la monumentalité de l'escalier en axant sur la richesse des usages de la torsade.
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