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Ourobouros, critique

Ryuzaki Ikuo et Danno Tatsuya sont devenus amis dans l'orphelinat qui les a accueillis. Unis par le deuil de leurs parents, ces enfants ont profité de la présence de leur ange, Kashibawa Yuiko, l'administratrice du centre qui a offert ton son amour à ces orphelins. Mais une nuit Yuiko est assassinée devant les yeux de Ikuo tandis que Tatsuya recueille son ami traumatisé et en partie amnésique. De ce drame les deux jeunes conservent le souvenir de quatre hommes  fuyant les yeux et celui d'un policier à la montre d'or leur ayant demandé d'oublier les faits. Les deux enfants se jurent alors de trouver la vérité et de se venger. Plus de 10 ans plus tard, Ikuo est devenu policier tandis Tatsuya a gravi les échelons pour devenir un yakusa important au sein du clan. Si leur métier les oppose, ils sont restés proches et dans l'ombre travaillent à découvrir la vérité même si leur méthode diverge.



L'ourobouros désigne un objet où figure le dessin d'un serpent qui se mord la queue. Un titre symbolique qui illustre idéalement ce drama de 10 épisodes à l'intrigue dense et tortueuse. La qualité de cette série s'est en effet le scénario beaucoup plus complexe qu'une simple histoire de vengeance. En 10 épisodes, le drama nous plonge dans les incarnes de la police, de sa corruption, du double jeu, des guerre des chefs (qui n'est pas sans rappeler le manga actuel Détective Kurokochi). Ce qui rend le drama intéressant dans sa progression, c'est l'amnésie d'Ikuo qui au fur à mesure des épisodes, des chocs disparaît lentement levant le voile sur l'ampleur du drame. Les faux semblants sont nombreux et chaque épisode s'amuse à nous emmener sur de fausses pistes. Jusqu'à la fin le doute subsiste sur les commanditaires, leurs buts. Même la figure de l'ange de l'orphelinat est écornée. L'écriture est la principale qualité de cette série. Rythmée, réservant régulièrement son lot de rebondissement,s on pourrait lui reprocher sur la fin une volonté de trop vouloir humaniser, les actes des assassins. L'histoire se serait mieux tenue avec un peu plus de manichéisme car sur le fond elle décrit les travers de la société japonaise vus par le prisme de défenseurs de l'ordre (l'ordre visible et l'ordre invisible).

Niveau réalisation, c'est propre. Pas de plan de dingue, une lumière classique utilisant peu de filtres qui crée une image très claire. On pourrait dire que cette série c'est au niveau du style l'opposé de True détective saison 1. Les épisodes sont clairs, propres trop peut être. Il manque en effet dans les passages à Tokyo de l'ambition : beaucoup trop de rues vide, pas assez de sang. On sent que les réalisateurs se laissent porter par une histoire complexe et se contentent de remplir le cahier des charges. Heureusement les acteurs sont tous bons les deux principaux mais aussi toute la gamme des acteurs secondaires. Il en résulte un drama très attachant, une histoire prenante.

Au final Ourobouros ne décevra personne. Un scénario fort, 10 épisodes denses, une vraie fin, il manque néanmoins un brin de folie pour magnifier cette trop gentille exploration de l'autre côte du miroir. 

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