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Nakanosawa Project

La maison des rêves


Les Hivers à Hokkaido sont rudes. Il n'est pas rare d'avoir des couches de neiges de plusieurs mètres et que la circulation soit impossible. Face à à de telles contraintes, les constructeurs japonais ont toujours porté une attention particulière à l'isolation de ces maison dans la région la plus septentrionale de l'archipel du Japon. L'architecte Ryo Yamada a pris en compte un autre souci : concevoir un intérieur agréable, recherche laissant une grande place aux rêves qui permettrait ainsi à cette famille de supporter plus facilement les longs hivers.



La première idée forte c'est le choix des matériaux et des proportions. Le design intérieur est fait en bois, matériau abondant dans cette région du japon. La maison est en effet soutenue par des piliers fins installés à intervalles réguliers de 1,82 mètres. Ce choix ne doit rien au hasard. Il s'agit de celui que l'on trouve dans l'architecture japonaise et qui correspond à la longueur d'un tatami ("ichi-ken"). C'est aussi la longueur standard des planches de bois produites au Japon. Le diamètre des piliers est de 105 mm et est appelé "Sansun-Gobu," une taille standard traditionnel japonais. La longueur du sol au sommet de la poutre est de 2,70 m et est appelée "kyu-shaku", qui est également l'un des formats standard straditionnels de l'architecture. Cette structure solide et légère se double de passerelle en bois, d'échelle et d'escalier qui profitent de toute la hauteur de maison. Celle-ci est en effet réduite : 82 mètres carré de surface ; mais profite de toute l'élévation possible et surtout de l'absence de murs intérieurs. La maison fonctionne dès lors comme une cage à écureuil géante où la circulation se fait sans contrainte. Cet espace intérieur est d'ailleurs rehaussé par les grandes baies vitrés qui ouvrent largement sur le formidable paysage extérieur.

La seconde idée novatrice c'est qu'à la demande l'espace intérieur doit être en constant évolution, changer en fonction des désirs de la famille, s'harmoniser avec les vues panoramiques extérieures. Ceci a contraint l'architecte à de pas achever entièrement l'intérieur, ne pas fermer certains cloisons, ne pas recouvrir certains pièces. La famille tenait en utilisant les piliers et les poutres ajouter des cabanes l'intérieur de la maison et ainsi faire écho aux paysages. La famille voulait que son intérieur varie avec non seulement le cycle des saisons mais aussi avec l'âge des membres de la famille.

Cette maison fonctionne dès lors comme un rêve incomplet en constante variation. Un pari audacieux qui tranche avec les pratiques classiques de l'architecture finie mais qui s'inscrit dans la vogue des intérieurs modulaires laissant une grande liberté d'innovation aux habitants.






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