La guerre d'Afghanistan vue par les Russes
Guerre étrange, asymétrique, que cette intervention russe. Au coeur de la guerre fraîche, l'Afghanistan est un pivot de stratégie russe pour accéder aux mers chaudes, se rapprocher de l'Inde. La révolution de Saur de 1978 amène au pouvoir le parti démocratique populaire afghan marxiste et proche de Moscou. Mais ces réformes audacieuses (sur le droit des femmes) déplaisent aux religieux et aux Afghans des campagnes attachés à leur coutume. Un an et demi après sa prise de pouvoir, le nouveau gouvernement est victime d'une révolution de palais. Le président Nourd Mohammed Taraki un modéré soutenu par Moscou est assassiné et remplacé par son premier ministre Hafizullah Amin, un communiste dont Moscou craint à la fois le radicalisme et la trahison. A juste titre car tout en purgeant le parti communiste afghan, Amin s'éloigne de Moscou ce qui conforte les russes dans leur analyse des événements afghans. Ils y voient la main du Pakistan séide des Etats-Unis et de l'Iran. En conséquence dans la nuit de noël 1979, ils déclenchent l'opération Chtorm-33 qui conduit à la prise de contrôle de Kaboul, l'élimination d'Amin, l'invasion de tout le pays. Mais très vite la résistance se met en place profitant du relief du pays et de l'inadaptation au début des russes aux reliefs (chars et blindés peu adaptés au terrain). Pendant 10 années jusqu'en 1989, les Russes vont adapter leur méthode s'appuyant sur leurs forces spéciales "les spetsnaz", les hélicoptères en vain car l'Afghanistan est une vraie souricière et les rebelles reçoivent un appui massif du Pakistan, des Etats-Unis et des pays du Golfe. Les Russes découvrent surtout la force du fondamentalisme religieux qui non seulement anime la rébellion mais les obligent aussi à renvoyer en URSS la fameuse brigade arabe, des soldats musulmans issus d'Asie Centrale qui contrairement aux prédictions ont fait preuve de peu de combativité et n'ont pas hésité à donner des armes aux rebelles voire à changer de camp.
Ce Vietnam inversé contribue à détériorer l'image et surtout les finances de l'URSS qui s'effondrera deux ans après le retrait russe de 1989.
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