all round appraiser q :

all round appraiser q : critique

Est-il possible de faire un bon film sur Léonard de Vinci ? ceux qui ont vu ou subi le désastreux Da Vinci Code ont déjà leur opinion. Pourtant lorsque sort sur les écrans nippons All Round Appraiser Q traduit en Europe comme Les yeux de Mona Lisa, l'espoir renqit. Inspiré d'un roman populaire, le film se présente comme un énigmatique thriller psychologique entre la France et le Japon. L'attente était forte, trop sans doute.

L'histoire imbrique trois intrigues. Le tableau le plus célèbre du monde va être exposé à Tokyo  et la direction des musée du Louvre décide de faire passer des tests à des spécialistes  afin d'en recruter deux sous le titre d'experts chargés d'accompagner le tableau de Paris à Tokyo. Parmi ces candidats se trouvent deux japonaises, l'une douée pour repérer les faux, l'autre qui mène une croisade contre les faussaires. Dans le même temps un plan tortueux se met en place dont les fils remontent au célèbre et énigmatique vol de la Joconde en 1911. L'expérience récente de la série des Kuroda me donnait de grands espoirs pour ce nouveau thriller. Malheureusement le film ne répond pas à toutes les attentes. La faute à une première heure maladroite. Le film cherche en effet son ton, mi-comique lors de l'entrée en scène de la jeune experte en détection des faux, plus sérieux une fois arrivé dans l'univers du Louvre. Le film surtout perd du temps dans les scènes de dialogue entre français et japonais ne parlant pas la langue. Cela ne sert pas à grand chose et frise à certains moments le ridicule. D'ailleurs on ne comprend pas pourquoi compte tenu de l'ampleur du projet d'exposition, la présence de traducteurs accompagnant la spécialiste est interdite. Toute l'escapade parisienne est très jolie mais n'apporte rien. C'est très sage, Paris est splendide, le Louvre majestueux mais rien de plus. Cela se ressent dans le jeu des acteurs qui font ce qu'ils peuvent mais n'arrivent pas à insuffler le rythme. Le journaliste est un sidekick, les français semblent maniérés. 

C'est dommage car passer cette première tout s'agite. L'intrigue sur les yeux de Mona Lisa devient intéressant surtout dans son utilisation. Alors que l'on s'attend à un traitement quasi ésotérique, le film s'en sert comme magnifique camouflage pour amener au coeur du plan machiavélique. L'histoire du vol de la Joconde en 1911 est adroitement utilisée, des détails dispersés dans la première heur du film prennent sens. Malheureusement il aurait fallu plus d'une heure pour exploiter au mieux ce plan machiavélique du vol de tableau. Le cambriolage nous frustre par sa "rapidité.  L'enquête va trop vite comme le dénouement. Résultat des scènes intéressantes comme l'incendie du tableau perdent de leur intensité. La poursuite des voleurs est expédiée. 

Pourtant malgré la déception le film reste éminemment supérieur à tout ce qui a été fait avant. D'abord par la qualité des scènes dans le Louvre, à Paris et autour de la Joconde ; par la qualité du scénario qui est machiavélique sans être ridicule. Par les acteurs qui sont bons malgré les défauts de construction.  Ce qui manque à ce film, c'est une vraie audace d'écriture, de mise en scène et une unité de ton. La narration est trop sage et semble trop suivre le livre. Un petit film sympa qui pourrait faire l'objet d'un bon remake.