A redécouvrir

puella magi madoka magica the eternal

L'originalité de la sortie des deux premiers films sur l'unviers de Puella magi madoka magica réside dans le fait qu'ils ont été réalisés en même temps et sortirent au Japon à une semaine d'intervalle. Grosse prise de risque des studios shaft qui révèle la confiance mise dans le réalisateur Gen Urobuchi et l'énorme fan base de la série éponyme. Bluffé par le premier volet, l'attente était forte à la sortie de la suite. Gros succès au Japon le second film reprend là où s'arrêtait le précédent sur un cliffhanger et de nombreuses questions en suspend. 



L'histoire de ce second opus reprend la seconde moitié de la série animée. Il se décompose en trois parties. Le devenir de Sayaka Miki depuis sa transformation, l'histoire secrète de Homura Akemi et le destin de Madoka Kaname. Ce construction schématique passe très bien à l'écran car tout est centré dans ce second volet sur Homura Akemi qui sert de transition entre les parties. Ce personnage énigmatique du premier film dont on ne savait que deux choses - elle attend l'arrivée d'une redoutable sorcière appelée Nuit de Walpurgis et elle veut de toutes ses forces empêcher Madoka de devenir une magical girl - prend toute sa force et accentue le côté dramatique du premier film.  Le destin des magical girls est ainsi clairement expliqué, le lien sorcières/magical prend un tour inattendu et riche. L'histoire de ces filles tourne comme une boucle dont on ne peut s'échapper. Le rôle de Kyubei, l'incubateur devient beaucoup plus sombre derrière son visage lisse et blanc. Son plan rappelle un peu l'univers de Matrix. Et sans trop spolier ce second volet lorgne beaucoup de côté de la SF avec une composante voyage dans le temps très prisé par les Japonais et parfaitement maîtrisé ici. Ces sauts temporels viennent par touches successives dévoiler la coeur de l'intrigue. Et clairement l'oeuvre assume son côté Faustéen, drame grec.  Gen Urobushi et les scénaristes vont au bout de leur démarche et la déconstruction de la figure de la magical est totale. On se demande même si une telle série est destinée à un jeune tant les enjeux sont denses, la nostalgie, le désespoir dominent, contrebalancés par l'éveil de Madoka. La qualité d'écriture de ce second film est excellente. Sans rien connaître à la série, le film est parfaitement compréhensible et se regarde comme une oeuvre à part. Nulle part transparaissent des ellipses, des références oubliées. 

Côté réalisation, nous sommes dans la lignée du premier volet. Il n'y a rien à dire. C'est somptueux, original, vif, créatif. En un mot ça claque que ce soit le chara design, l'univers des sorcières ou les paysages. Cela fait un plaisir fou que de voir le soin apporté par l'équipe à ne pas se limiter à une oeuvre de commande, de faire le strict minimum. Même constat pour la musique qui poursuit les explorations du précédent film.

Puella magi madoka magica the ethernal frappe fort. Tout est bon : le ton, la choix esthétique, les réponses aux questions. Cette oeuvre fera date et une chose est sûre, toute future série magical girl devra composer avec elle. 

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