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Tiajin riverside 66 : l'architecture, la mer et l'urbain


 Moby Dick est l'oeuvre phare d'Herman Melville. Elle a eu une influence planétaire, y compris sur des architectes de renom comme James Von Klemperer. Lorsque la métropole chinoise de Tianjin, à l'Est de Beijing a fait appel à lui pour réaliser la pièce manquante du nouveau quartier commercial le long du boulevard piétonnier de He Ping Lu, elle lui a imposé de construire un bâtiment monumental capable de symboliser ce nouveau quartier et de mette en valeur la rivière Hai He. Fort de sa liberté l'architecte a choisi de s'inspirer des écrits de l'auteur de Moby Dick pour réaliser un bâtiment ressemblant à un squelette de baleine vu de l'intérieur et à un vaisseau vu de la rue.

Le nouveau centre commercial offre en effet vu de l'extérieur une structure en forme de coque longue de 350 mètres et haute de 22 étages. Couverte de plus de 10 000 panneaux de verre, c'est une des plus grands du pays. Elle s'ouvre côté boulevard et rivière engageant un dialogue toute en courbe avec cette dernière et profitant de la transparence pour enrichir le pays des rues environnantes et offrir une lisibilité au quartier tant depuis l'extérieur que depuis l'intérieur. Il faut noter l'autre intérêt de cette forme en coque. La courbe et les nervures sont très marquées à l'extrémité Nord (où la structure ne fait que 6 étages de haut) avant de s'ouvrir et de s'adoucir à l'extrémité Sud.  Le complexe fonctionne comme un gigantesque tube qui se déroule le long du boulevard et en épouse le formes. Il donne l'impression d'une étrange épave de verre autour de laquelle se serait construit le réseau. Il joue également le rôle de sas entre le quartier d'affaire et la toute nouvelle zone piétonne en arrière du bâtiment.

A l'intérieur le 66 riverside joue sur une circulation fluide, de multiples entrées et connexions avec les rues environnantes dans le but de créer de la porosité entre bâtiment proprement marchand et son environnement. Le bâtiment retrouve la fonction ancestrale des anciens marchés. Ainsi le grand atrium fonctionne à la fois comme une place publique et comme une galerie verticale ouvrant sur les passerelles, allées supérieures perchées dans les nuages. L'une des idées intéressantes a été de placer les allées commerçantes les plus fréquentés dans les étages supérieures afin d'amener les utilisateurs à profiter de cette construction multi-niveaux. Le bâtiment se définit non comme un point d'arrivée unique mais un incitateur à la circulation urbaine en profitant de cette structure poreuse, véritable squelette aménagé.

Prouesse d'ingénierie, cet habile hall commercial engage un rapport nouveau avec la mobilité. Dépassant sa simple fonction, le Riverside 66 tete subtilement d'introduire une nouvelle gestion de nos déplacements et de notre rapport avec notre environnement quotidien.



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