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black and white critique du drama

Pi Zi et Ying Xiong sont deux policiers aussi différents que le jour et la nuit. Tandis que l'un mène un style de vie luxueux et résout ses enquêtes à l'aide d'informations provenant d'une source douteuse, l'autre ne jure que par la loi et la justice et est constamment à la poursuite de criminels. Pi Zi est muté au district sud, lui et Ying Xiong vont devoir s'allier pour démanteler un réseau de drogue.Cc'est le début d'une enquête plus complexe qu'ils ne l'auraient cru... Ils rencontrent Chen Lin, la fille du boss de San Lian Hui, la mafia qui n'a pas l'air si étrangère à tout ça Voici grâce aux sites Nautijon asiandramas.cowblog.fr  le point de départ de ce drama taïwanais mélange d'action, thriller, espionnage et romande. Un projet ambitieux 24 épisodes de 50 mn. Quel bilan ?

Mettons fin  à tout suspens, ce premier drama taïwanais visionné est une bonne grosse claque. La première raison tient dans son scénario. Comme dans les meilleurs saisons de 24 heures chrono, chaque épisode se clôt sur un cliffhanger palpitant, bien trouvé. La série tisse de multiples intrigues parallèles qui vont bien au-delà de l'intrigue de départ. On part même très loin, tout se croise et tout à une fin. L'épisode final donne une réponse très juste, non bâclée et renforcée par le générique de fin distillant un doute : ex-ce de la fiction ou est-ce basé sur des évènements réels. La série est une pure fiction mais cette fin est très bien trouvée. Le scénario trouve de plus un équilibre parfait  entre l'action omniprésente, l'enquête et la romande. Cela peut dérouter le spectateur occidental mais le changement de ton est très marquant renforcé par une bande son assez étonnante. Rythmée, typique de Jason Bourne et tout un coup des morceaux chantés par les boys bands locaux. C'est surprenant mais ici cela passe bien. De même pour l'alternance action/romance. Car n'est pas de la romance pour de la romance. Elle fait avancer l'histoire et permet de dévoiler le psychisme de nos policiers confrontés à leur sens du devoir et leur attirance pour la fille d'un des parrains de la mafia. Côté scénario le nombre de fausses pistes, de traîtres, de Mac guffin est réellement impressionnant. On a du mal à croire une fois arrivé à l'épisode 20 que tout pourra être résolu à temps. Et c'est ce qui rend cette série meilleure que des homologues coréennes comme Iris ou Athena Godess of war. Leurs scènes d'actions, l'intrigue étaient bien faites, prenantes mais les romances plombaient le rythme et sur la fin on sentait que certains passages avaient été rajoutés pour tenir les 24 épisodes.

Côté réalisation, on sent que la production a mis du temps et les moyens. Une année de tournage. Gros effort a été consenti pour les scènes d'actions, la chorégraphie (qui s'améliore au fil des épisodes), la lumière, la variété des décors, les scènes en extérieur. Il y a volonté non seulement d'en mettre plein la vue mais de faire connaître Taïwan. Un coup de chapeau à la lumière et au plan de caméra (scènes de tir depuis un immeuble notamment....). On comprend mieux le succès grandissant de cette série qui d'ailleurs a donné lieu mais on ne reparlera à deux longs métrages.

L'autre point fort de la série c'est la distribution. Tous les acteurs sont bons. Commençons par les deux flics joués par Vic Zhou et Mark Chao. Deux beaux gosses c'est une évidence mais qui enrichissent la série par le talent. Vic Zhou nous offre un personnage de flic décalé, blagueur, immature, coureur de jupon à la limite (l'arrestation des call girl ou  dans le premier épisode la rencontre avec la mère de sa future-ex..). Mark Chao c'est le flic badass, impulsif, droit dans ses bottes. Mais là où le drama fait fort c'est que ces deux archétypes vont être ballotés, fragilisés, broyés et les deux acteurs vont parfaitement incarnés ces moments de déchéance, de plongée. Un peu comme si le Will Smith de bad boys cohabitait avec Martin Riggs de l'arme fatale. Gonflé mais efficace. Dans le même ordre d'idée il faut parler des rôles féminins : Ivy Chen, Janine Zhang. Elles crèvent l'écran. Beautés asiatiques, actrices de talent. Elles utilisent toute la palette et profitent de rôle vraiment bien écrit qui n'en fait pas que se simples faire valoir. Plus que la simple fille du clan, Ivy Chen devient une meneuse d'hommes, tantôt sombre, tantôt lumineuse. Pareille pour Janine la scientifique qui en prend aussi plein la figure. On est loin du stéréotype de la laborantine coincée derrière son microscope. Et il faut évoquer aussi la myriade d'excellents seconds rôles : Jason Zhou le psychopathe, Xiao Mao (superbe personnage qui nous mène en bateau), le vieux flic, le geek, la flic gentillette mais pas trop...

Des défauts il y en quelques uns. La réalisation est bien mais on sent que c'est une toute première production et donc qu'il y a de la retenue. De plus comme pour 24 heures, il y aussi un aspect too much du héros qui se relève de tout. Et aussi les scènes de romance qui pour un public occidental peuvent surprendre (même si elles sont dans ce drama nettement mieux amenées et traitées).

Au final un excellent drama. Une première qui a conquis et qui a conduit les producteurs a lancé deux longs métrages d'actions, préquelles à la série.


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