Tsui Hark en 10 films (1ère partie)

Tsui Hark, le géant de Hong-Kong

Quel est le réalisateur le plus important des 20 dernières années à Hong Kong est en Asie ? Tsui Hark. C'est par ses oeuvres que l'Occident découvre au milieu des années 1980 le cinéma de Hong Kong. Il est le premier cinéaste avant John Woo (dont fut l'ami avant se se brouiller puis avant de se réconcilier.... ces artistes) à être célébré dans les festivals de cinémas. Imaginer qu'avec lui ce sont les carrières de Jet Li, Leslie Cheung, Chow Yun Fat, Joey Wong qui décollent. Il impose un style, une énergie une audace qui ont servi d'inspirations à  des dizaines de cinéastes et non des moindres. Quentin Tarantino entre autres déclara à Cannes que Tsui Hark était le plus grand cinéaste de l'histoire. Hommage fort qui nous amène, au moment où vient de sortir le nouveau film de Tsui Hark Young Detective Dee d'opérer une sélection de 10 oeuvres phare du réalisateur touche à tout et polymorphe

1. Time and Tide (2000) : Ville je t'aime

Après une expérience hollywoodienne malheureuse, Tsui revient à Hong Kong pour livrer l'essence même du polar made in Hong Kong. Le film est un hymne d'amour au polar urbain rythmé par des scènes de fusillade hallucinantes, servi par une histoire aux ramifications tortueuses et denses et par un casting mêlant acteurs confirmés et stars de la pop. Ajouté un son exceptionnel et vous avez l'un des plus grands polars de l'histoire

2. Pékin Opéra Blues (1986) : l'absolu mélange des genres

Un film délirant mélange improbable de genres. Une comédie sentimentale sur fond d'espionnage d'opéra chinois et gunfight et de virevolte. Ce que Hong Kong offre de mieux en matière de comédies déjantées portées par un trio d'actrices mémorables. Une des oeuvres les plus originales du réalisateur. 

3. The Blade (1995) : le crépuscule

Il y a tant à dire sur ce film inclassable. Wu Xia pian, c'est à dire film de sabre, c'est d'abord un film révolutionnaire. Tsui Hark expérimente tous les mouvements de caméra possibles dans le but de désorienter le spectateur. Certaines scènes laissent la place à l'improvisation. Le tout dans un film noir, très noir dont l'influence sur Tarantino fut énorme. D'autre part ce film barbare trahit les inquiétudes qui agitent Tsui Hark au moment de la rétrocession de Hong Kong à la Chine. Une interrogation qui a traversé une grande partie de ces premiers films et qui s'intègre dans le chef d'oeuvre du film de sabre made in HK.

4. The Lovers 1994 : Amour et travestissement

Tsui Hark n'est pas qu'un amateur se sabre, de combat ou de gunfight. Il sait peindre des histoires d'amour simples, belles qui vous marquent à jamais.  Abordant les thèmes des mariages arrangés et de l'éducation des filles, il va conter une histoire d'amour tragique entre un élève garçon et un des ses camarades, une fille déguisée en homme où la raison et le coeur s'entrechoquent, où l'homosexualité est finement évoquée la tolérance et la beauté simple des sentiments naissant. Un film énorme qui a marqué tout une génération et qui 20 ans plus tard est toujours aussi beau.

5. Le festin chinois : kung Fu et cuisine

Ce film sorti pour les films de noël à Hong Kong a encore une fois marqué à jamais les spectateurs. Peut-on parler de cuisine et faire des arts martiaux ? oui lorsque Tsui Hark nous livre une incroyable comédie où des chefs cuisiniers de renom s'affrontent pour réaliser le festin impérial. Le film part dans tous les sens, multiplie les scènes de bravoure, de comédies pures. Un régal à tous points de vues.