Résidence O : maison japonaise, le grand écart créatif (acte II)

La résidence O se situe dans un quartier de forte densité à Tokyo. Au bord d'une route, entourée de d'immeubles, le site possédait une qualité rare pour la capitale japonaise : la proximité d'un petit bois. Rappelons en effet que parmi les grandes métropoles des pays développés, Tokyo a le triste record d'être celle possédant le moins d'espaces verts par habitants. Cette caractéristique a servi de base au travail du cabinet Shinichi Ogawa.

Le bâtiment vue de l'extérieur est classique : il a la forme d'un volume de 12 mètres de long sur 9 mètres de large et 9 de hauteur. Il est découpé en trois niveaux :  garage, salle de repas et commune et parties privées. Ils sont reliés par des couloirs et escaliers étroits. Chaque étage est un rectangle fermé sauf sur la façade qui s'ouvre sur le parc. Ce choix est déterminant pour conférer à cette habitation une ambiance unique grâce au parti pris de faire de l'extérieur l'élément constitutif de l'intérieur. 

Le rôle joué par ce paysage verdoyant est en effet lisible dans la conception du second niveau et troisième niveau.  Le niveau intermédiaire a été  ainsi conçu avec un design moderne,  minimal, blanc. Le plafond est surmonté d'une lampe néon discrète posée en continu sur toute la longueur.  Les grandes fenêtres de 12 m de large sont l'élément central apportant au gré des variations de saisons l'ambiance de cette pièce que les murs blancs ne dénaturent pas.  De même au troisième niveau, la salle de bains se déploie en profondeur :  la baignoire est placée à côté de la fenêtre et l'extérieur se reflète dans les miroirs disposés sur la longueur de la pièce. L'effet est encore plus saisissant qu'au niveau précédent. La relation très particulière des Japonais entre l'intime et le public permet cette composition audacieuse qui ne semblerait pas possible en Europe même sur un construction à étages.

En jouant sur le rapport intérieur et extérieur, les architectes donnent l'impression d'une maison cabane noyée dans la verdure. Cette maison simple, presque silencieuse répond ainsi à l'occupation compacte du terrain et se met au service du paysage. Elle semble contemplée la beauté du paysage extérieur.