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Fondation Louis Vuitton :le luxe et la pierre

Etablie au coeur du Bois de Boulogne, la Fondation Louis Vuitton a ouvert ses portes à la fin du mois d'octobre 2014. Abritant une collection d'arts contemporain patiemment collectée par Bernard Arnault, le propriétaire, et éclairée par la directrice artistique et spécialiste reconnue de l'art contemporain Suzanne Pagé, le musée-écrin devait répondre à une commande ambitieuse : "La réussite du groupe LVMH repose sur une stratégie qui concilie l’intemporel et l’extrême modernité pour la création de ses produits. Je souhaite que souffle ce même esprit sur cette Fondation."

C'est Franck Gehry, architecte américain renommé et primé (Pix Pritzker), concepteur du
 célèbre Musée Gugenheim de Bilbao, qui a été mandaté pour réaliser le musée. Un choix qui s'explique par le choc visuel de son travail de Bilbao qui a changé le destin de cette petite ville. La monumentalité, la torsion, l'audace ont motivé un choix qui ne veut pas dupliquer l'expérience basque mais inaugurer un nouveau geste artistique.  Selon Gehry lui-même "La conception répond à la définition du Jardin d'Acclimatation, évoquant la tradition de bâtiments de jardin en verre du 19e siècle, le rôle du Jardin dans la mémoire culturelle (en particulier l'œuvre de Marcel Proust) et le désir de créer un musée d'art contemporain attrayant et accueillant pour les enfants et les familles qui fréquentent le Jardin. Construit sur le bord d'un jardin d'eau créé spécialement pour le projet, le bâtiment comprend un assemblage de blocs blancs (connus sous le nom "les icebergs") vêtus de panneaux de béton renforcés de fibres, entourés de douze  immenses «voiles» de verre soutenues  par des poutres en bois. Une composition architecturale proche de la sculpture géante, les voiles n'ayant aucune réelle utilité si ce n'est, sur la terrasse, de diffuser une lumière filtrée, comme dans un rêve. Avec ces voiles, la bâtiment se dote d'une légèreté, d'une transparence lui permettant de refléter les variations de lumières et de temps. Le bâtiment à tous les sens du terme frappe par son architecture unique, un diamant posé au coeur d'un écrin de verdure. Avec cerise sur la gâteau une haute performance environnementale. La structure du toit de verre permet de recueillir et réutiliser l'eau de pluie et produit de l'énergie verte.

Le projet a nécessité de nombreuses prouesses technologiques en se reposant sur la conception numérique et de la construction, établissant une nouvelle norme pour l'utilisation des technologies numériques et de fabrication de pointe. Plus de 400 personnes ont contribué à modéliser la construction, tester l'ingénierie et les contraintes d'assemblage pour un modèle numérique commun hébergé sur le Web 3D, qui s'est adapté intelligemment aux exigences de conception. Plus de 3600 panneaux de verre et 19 000 panneaux de béton qui forment la façade ont été simulées en utilisant des techniques mathématiques et moulés en utilisant des robots industriels avancés, tous automatisés à partir du modèle 3D . Un nouveau logiciel a été développé spécifiquement pour le partage et la collaboration.

La fondation Louis Vuitton offre un cadre unique à une collection privé d'arts contemporains. Elle perpétue la tradition de ces riches mécènes de l'art coopérant avec les grands noms de l'architecture comme la fondation Pinault de Venise construite par Tadao Ando.

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