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centre commercial à Hangzhou : l'esthétisme au service du commerce

 Les centre commerciaux périphériques trônent au sommet des constructions les plus laides de l'histoire. Pourquoi ? l'esthétisme est réduit à sa plus simple expression, réservé au mieux au design intérieur pour faciliter l'acte d'achat. Pour l'extérieur, un cube, des places de parkings, un accès facile et c'est tout ou presque. Ils contribuent largement en France à faire des entrée de ville des espaces "moches", indifférenciés quelque soit le territoire en question. Un projet en Chine du Sud nous montre ce que pourrait être l'avenir de ces structures.

Ce projet se situe dans un nouveau quartier de Xia Sha, Hangzhou, une des grandes villes historiques de la Chine, reconnue comme l'une des villes les plus verdoyantes de la Chine. Le nouveau quartier est typique de l'urbanisme contemporain chinois: haute densité, grands axes routiers mais avec des espace publics sous développés. Le quartier apparaît ainsi comme une juxtapostion de tours, blocs, dalles construites au gré des promoteurs sans liaisons accentuant l'isolement. L'installation future d'un centre commercial a été l'occasion de relier ce territoire fractionné.  Le cabinet Brearley Architects + Urbanists propose un centre commercial à la forme surprenante. Pas de tour ni de bloc, mais une construction en ruban ouvert. En effet le futur centre commercial s'organise autour d'une cour bordée par une série de blocs qui forment un rectangle ouvert. Ce dernier est de taille modeste (6 étages). Le toit des bâtiment n'est  pas rectiligne mais en pente régulière descendant vers le sol au niveau de l'ouverture du ruban.   
  
Le complexe offre donc une double utilité. Dans les blocs se répartissent les locaux commerciaux et toute une gamme de service, piscine, salles de sport, restaurants. La structure en ruban permet un accès par tous les côtés (rue, parc, zones d'immeubles) doublé par les nombreux escaliers.  La circulation en cercle ajoutée à la hauteur modeste de l'ensemble (par rapport aux normes asiatiques) facilité la création de lieux de sociabilité.  La seconde utilité est la constitution grâce aux toits verts d'un vaste  terrain de jeu urbain,  d'un jardin géant perché et à plusieurs niveaux. En effet la connexion non seulement des toits des bâtiments du ruban mais aussi de ceux prévus au centre de la cour crée un parc labyrinthique incitant  le public à explorer à la fois l'intérieur mais l'extérieur. Les grimpeurs sont récompensés avec une vue sur l'embouchure de la rivière Qian Tang voisine. L'intégration avec le paysage est donc totale. Les jardins font écho aux quelques espaces verts installés autour tandis que la rivière Tang se réfléchit sur les façades extérieures du bâtiment. De plus la présence de l'élément liquide du cadre se retrouve dans le pavage.
 

Le projet combine donc  l'architecture du paysage  avec l'architecture et le design urbain. Le toit vert fournit à ce quartier un espace public ouvert unique, un jardin communautaire social et un espace de loisirsIl  prend en charge en outre une multitude d'avantages environnementaux, : la réduction de la  chaleur (Hangzhou a des étés très chauds), le recyclage de l'eau (elle est recueillie à partir du haut du toit et réutilisée pour l'arrosage),  des possibilités de l'agriculture urbaine et le maintien de la flore et de la faune dans la ville.

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