L'Asie dans les jeux vidéos : l'Asie fantasmée dans Tomb Raider

Quoi de plus normal que de commencer cette thématique par le jeu qui a révolutionné le monde du jeux vidéos et de la culture populaire. 18 ans que la série se décline sur toutes les plateformes (depuis moins longtemps que Mario, Zelda ou Sonic certes) et qu'elle a dès l'origine dépassé le cadre stricte des jeux.
Icône transmédia avant l'heure, Lara Croft et ses aventures ont marqué une révolution technique les jeux en 3D et culturelle en devenant l'héroïne de comics, de films (dommage), de publicités, de séries largement influencées par son personnage (Sydney fox) et influençant de nombreux autres jeux vidéos (Prince of Persia, Uncharted ou même Assassin 's creed). Les recettes du succès outre la plastique et le charisme de son l'héroïne c'est cet imaginaire à la croisée entre les aventuriers de l'arche perdue, Bob Morane et X files offrant des visions fantasmées quasi romantiques du passé et des grandes civilisation. Remontons le temps.

Tomb Raider II : la Chine dans tous ses états

Pour les fans de la série, cet épisode est souvent en tête des classements. Pour cause, les programmeurs ont mis la barre haut  et joué l'effet de surprise. Venise, Tibet, Chine, épave sous marine remplacent le Pérou, la Grèce, le Mexique et l'Egypte du premier volet. Astucieux et réussi. L'histoire est entièrement centré sur l'Orient ; une légende ancestrale chinoise raconte que la dague de Xian permettrait à tout mortel d'obtenir le pouvoir du Dragon. La dague légendaire permettrait donc à quiconque de disposer de pouvoirs infinis, à condition que la personne en question ait le courage de plonger la dague au plus profond de son coeur. Il y a maintenant très longtemps un empereur chinois possédait ce pouvoir. Cet homme cruel tenta de réunifier la Chine par la Force. Il se heurta alors aux moines guerriers du Tibet. Ces derniers parviennent à s'emparer de la dague durant un combat. 

La dague fut replacée dans son tombeau, quelque part dans l'un des murs de la Grande Muraille de Chine où elle repose encore, protégée de tous ceux qui veulent s'en emparer pour assouvir leur besoin de cupidité, de gloire, et de puissance. 

Lara va donc se frotter à une horde de mafieux italiens, yakusas, moines tibétains et guerriers mystiques. L'épisode marque à tout jamais le joueur dès le premier niveau : pièges, tigre, tyrolienne et plongée au coeur de la grande muraille pour trouver le tombeau !!! . Il est dur ce jeu mais que de souvenirs : balade au coeur du Tibet, l'affrontement avec les moines guerriers (le dalaï lama a bien changé), la découverte du tombeau sous la grande muraille, les îles du Ciel l'affrontement avec les soldats de terre cuite, un dragon. Le niveau final est du tomb raider dans le texte : un boss terrible et la destruction du tombeau et donc d'une partie de la grande muraille. Un grand classique chez Lara-Attila dont on se demande ce que lui ont enseigné ses profs d'histoire de l'art. Le jeu est un  mélange décomplexé et drôle des légendes chinoises : tombeau de Xi'an, le grand empereur, les dragons mystiques, agrémenté de la présence toujours sympa des mafias. 
S'il y avait un niveau à citer : les îles du Ciel. Magique, des sauts en pagaïe, des ennemis redoutables, une architecture magique et une ambiance sonore prenante. 

Tomb Raider III.

Dans l'histoire de la série, Tomb Raider a marqué l'aboutissement de la collaboration Core Design/Eidos. Le scénario est d'un grand classique. Il y a quelques millénaires, une météorite s'écrasa sur ce que les hommes appelleront plus tard l'Antarctique. Bouleversant à jamais le climat torride de ce continent, la météorite balaya de son souffle l'écosystème, provoquant un cataclysme dans le continent. Après son passage, il ne resta plus rien. 

Longtemps après, des polynésiens s'installèrent dans cette région australe.Au milieu du continent hostile et enneigé, ils découvrirent un fragment de la météorite. Cette dernière irradiait d'une douce chaleur comme un petit oasis de verdure. Mais son influence devient  négative et les polynésiens abandonnent l'antarctique. Leur civilisation est retrouvée au milieu du XIXè siècle par des marins anglais du HMS Beagle qui emportent quatre morceaux de la météorite qui se retrouvent dispersés aux quatre coins du monde. Lara se lance à leur recherche. Ce qui  a marqué à jamais les joueurs, c'est la longueur, l'immensité des niveaux. Le jeu est avec le 4 le plus dur de la série : passage secret, blocs à bouger, artefacts dispersés partout. Le jeu nécessitait beaucoup de patience. Récompensée par la beauté et l'ambiance hors du commun. 

Nouveau pays exploré, l'Inde et quatre niveaux mémorables. Tout commence par la superbe évocation d'un temple noyé par la végétation que l'on atteint après la traversée d'une jungle épaisse aux arbres démesurés, de marais dangereux  habités de féroces tigres et serpents et  l'escalade au sommet d'une canopée vertigineuse. Un point fort une superbe ambiance musicale très "jungle". La suite est encore plus belle. L'intérieur du temple offre de superbes numérisations de bas reliefs de la déesse Shiva et de Ganesha et une collection remarquable de blocs sculptés. La séquence nous oblige à quelque vertigineux sauts périlleux arrière sans oublier les combats contre les statues de la déesse Kali. Nostalgie oblige, nous sommes beaucoup à avoir galéré dans le deuxième niveau avant de pousser les bons blocs !!  . Et la fin : une remontée du Gange avant un affrontement au coeur d'une grotte. De l'Inde totalement idéalisée qui sort d'ailleurs indemne de la visite de "l'archéologue".

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