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Incident du Rover : la diplomatie de la canonnière en échec

Les tribus aborigènes de Taïwan ont causé bien des soucis à la Chine et aux navigateurs. En témoigne l'affaire du Rover et ses suites qui ont vu  l'orgueilleuse marine américaine subir l'un de ses premiers revers Outre Mer.

Tout part d'un naufrage : le 12 mars 1867,   le navire marchand américain Rover, sur la route de Shantou à Yingkou heurte un récif corallien et coule au large de Taïwan près de Kenting. 24 marins américains réchappent mais tombent sur la tribu des Kaolut, de redoutables guerriers aborigènes Paiwans  qui ont l'habitude de collectionner la tête de leurs ennemis. Pour se venger du massacre de certains des leurs par des étrangers, les marins sont tués.

Contre-Amiral Bell
Le HMS Cormorant de la Royal Navy apprenant l'accident du Rover  a transmis l'information à la marine américaine qui a dépêché la canonnière Ashuelot à Fuzhou auprès des autorités chinoises pour rechercher des survivants possible. Ces derniers informèrent les américains que les survivants avaient été massacrés par une tribu locale farouche et hors de son contrôle. Les pressions diplomatiques restèrent sans effet et une expédition punitive fut décidée menée par le contre-amiral Bell. Les navires du guerre Hartford et Wyoming quittèrent Shanghai avec 150 hommes et gagnèrent sans encombre la côte Sud-Est de Taïwan. La force débarqua en juin et se mit en quête des auteurs du massacre. Mais rien ne se passe comme prévu. Les aborigènes ne se montrèrent pas et au contraire tentèrent plusieurs embuscades, tirant de leur position en hauteur avant de se replier. Les Américains ne parvinrent jamais à établir le contact et un soldat fut même tué. Dans un climat tropical, la troupe assoiffée fut contrainte de se replier sans avoir accompli sa mission. Ce échec devait servir de base à l'instruction future du corps des Marines pour les engagements du guérilla.

Charles le Gendre diplomate et conseiller militaire américain réussit pourtant à convaincre le gouverneur chinoise de  Fuzhou de lancer une nouvelle expédition. 500 soldats chinois débarquèrent et atteignirent facilement le village de la tribu. L'envoyé américain négocia avec le chef Tauketok un accord pour assurer la sécurité des marins naufragés dans la zone contrôlée par les tribus Païwans. Un texte qui ne devait pas empêcher les tribus de récidiver souvent, notamment en 1874 avec des conséquences beaucoup plus dommageables.

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