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1938, l'incendie de la ville de Changsha

C'est le plus grand incendie volontaire en Chine. Changsha, ville dont l'histoire remonte à plus de 3000 ans, capitale du Hunan, centre commercial et culturel est livrée aux flammes. Face à l'avancée des troupes japonaises qui déferlent sur le Sud de la Chine depuis la reprise de guerre en 1937, les troupes de Tchang Kai Chek reculent. Etrillées à Shanghaï à l'automne 1937, les armées nationalistes subissent défaite sur défaite : Nankin la capitale est prise et pillée en décembre 1937, Wuhan tombe en octobre 1938 malgré une forte résistance. Tchang Kaï Chek replie sa capitale à Chongqing. Mais devant l'avancée des troupes nippones, réfugiés et blessés se massent à Changsha. La ville n'est pas préparée à soutenir l'attaque des Japonais pense Tchang dont la confiance en ses troupes s'est effritée. Il décide donc de détruire la ville pour que les Japonais n'aient rien à capturer et que leur marche en avant soit stoppée. Des équipes de démolition se dispersent dans la ville. 

À 2 heures du matin, le 13 novembre 1938, un feu survient dans un hôpital militaire situé près de la porte Sud (aujourd'hui, il y a débat pour savoir si ce feu était un signal ou un accident). L'équipe d'incendie l'interprète comme un signal et commence à mettre le feu à la ville qui brûle pendant cinq jours et détruit des antiquités historiques pour certaines vieilles de 2 500 ans. Les habitants essayent de s'échapper, ce qui provoque un grave accident de bateau sur la rivière Xiang. Le désastre est total. Plus de 3 000 personnes sont tuées durant l'incendie. 90% des bâtiments de la ville (soit 56 000) sont détruits. Le feu provoque des dégâts estimés à 1 milliard de $, ce qui représente 43% de la richesse totale de la ville. Les institutions du gouvernement sont détruites : bureaux d'affaires civiles, de construction, de la police, de recrutement militaire, de la sécurité, du télégraphe, du téléphone, ainsi que des cours de justice, l'agence de presse centrale, la station de radio centrale et plusieurs sièges de journaux. Plus de 31 écoles, dont l'université du Hunan sont également incendiées. Les banques détruites sont la Banque du Hunan, la Banque de Shanghai (en), la Banque Jiaotong et la Banque de Chine. Plus de 40 usines sont en cendre. L'une de celles qui ont le plus souffert est la Première usine de textile du Hunan. Des 190 moulins à riz et greniers de la ville, seuls 12 survivent. Plus de 2 millions $ environ 80% du total sont perdus par l'industrie de la soie. 40 usines de broderie sont complètement détruites. Excepté l'hôpital de Xiangya, tous les hôpitaux de Changsha sont incendiés. 

Quelques clichés d'époque et une comparaison de deux quartiers avant l'incendie et aujourd'hui.




Un désastre, en pure perte car les Japonais sont arrêtés épuisés devant ville qu'ils ne prennent pas. Par trois fois en 1939, 1941 et 1942 leurs attaques seront d'ailleurs repoussées. Il faudra attendre la quatrième en 1944 pour que la ville soit prise....

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