Sous la direction de Rem Koolhas, la biennale a remis les récompenses aux pavillons ayant concouru sur le thème : "Fundamental". Rappelons que sous ce vocable se déploient trois axes d'étude : absorber la modernité, éléments
d'architecture et monditalia. Le palmarès a consacré cinq nations : la Corée du Sud, le Chili, la France, le Canada et la Russie.
Ce n'est qu'une demi suprise que de voir le Lion d'or attribué à la Corée du Sud. L'exposition "la péninsule coréenne vue des yeux de la Corneille" s'est centrée sur l'axe : absorber la modernité en observant comment la division entraine une scission architecturale mais aussi paradoxalement des réponses à des problèmes communs. Le tour de force réussi par Minsuk Cho le commissaire du pavillon est d'avoir réussi à évoquer à la fois le Sud et le Nord malgré le refus de ce dernier de participer. Il s'est appuyé sur une masse d'images, peintures, photographies et peintures pour évoquer le dernière république stalinienne du monde. Plus qu'une exposition mais une tentative de retisser les liens d'une péninsule déchirée par 50 de dérives idéologiques.
Le lion d'argent a récompensé le travail du Chili "Monolith controversies" : un simple mur de béton armé préfabriqué symbolisant les blessures infligées au pays sous la dictature, une mise en perspective de différents éléments architecturaux illustrant l'implication idéologique dans le bâtiment. En effet Ce
fut l'un des premiers panneaux à venir d'une usine produisant des logements préfabriqués offerte par l'Union soviétique au gouvernement Allende en 1972. Le panneau a été
l'objet de plusieurs controverses politiques : en
particulier lorsqu'
Allende lui-même apposa sa signature dans le ciment, puis lorsque la dictature de Pinochet le transforma en une icône
catholique en ajoutant deux lanternes de style colonial à côté d'une
Vierge à l'Enfant. Ce
monolithe est maintenant présenté comme une relique de la modernité, à la
fois architecturale et politique, permettant de retracer l'évolution
technique, typologique et conceptuelle de vingt-huit grands systèmes de
panneaux de béton développés à travers le monde entre 1931 et 1981, système qui a permis la construction de 170 millions de logements dans le monde.
Trois mentions spéciales sont allées
- à l'exposition française "modernité : promesse ou menace" dont la partie dédiée à la Villa Arpel du film Mon Oncle de Jacques Tati a marqué les visiteurs
- au Canada pour "Arctic Adaptations: Nunavut at 15". L’année 2014 marque le 15e anniversaire de la création du Nunavut. Ce territoire le plus étendu et le plus septentrional du pays
demeure méconnu de bien des Canadiens. Le mythe du Nord canadien est lié
au caractère unique de sa géographie – immensité, faible densité de
population, fragilité, sublimité. Tout comme le reste de l’Arctique, le
Nunavut subit actuellement une transformation marquante en raison d’un
affrontement rapide des pressions climatiques, sociales et économiques. Adaptations à l’Arctique a la vision d’une nouvelle architecture
adaptative, sensible aux réalités et ancrée dans cette culture, ce
territoire et ce climat distincts du Nunavut.
- à la Russie pour "Fair Enough: Russia’s Past Our Present". Le pavillon russe prend la forme d'une fausse exposition internationale de commerce, avec un certain nombre de représentants et de stands de vente présentant des "millions" de dollars de matériel médical, des avions et des œuvres d'art. La scénographie est une réponse humoristique permettant un tour d'horizon des visions utopistes ou réalistes, présentes et passées de nos sociétés.
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