A redécouvrir

du bonheur d'étudier en ville

Les impératifs éducatifs, la massification de l'enseignement et la saturation de la circulation des centre villes ont signifié la fin de beaucoup des campus universitaires installés au coeur des villes. Très ancienne aux Etats Unis, cette tendance s'est étendue dans le monde notamment en France. Mise à part les universités historiques, rattachées au centre pour des raisons patrimoniales, la tendance lourde (à l'image de l'ancienne université de médecine de Poitiers) vise à déplacer les structures d'enseignement, d'hébergement dans la périphérie. Deux projets, l'un états-unien, l'autre français montrent il est possible d'installer et de maintenir  encore ces complexes universitaires au coeur du tissu urbain.


L'Emerson College de Los Angeles de Morphosis Architects.

 Le complexe universitaire regroupe les différents éléments d'un campus -logement étudiant (217), centre d'étude et bâtiment administratif- dans un cadre emblématique de Los Angeles, le long du sunset boulevard. Les choix architecturaux mettent l'accent sur l'accueil des étudiants. Deux tours résidentielles de 10 étages forment l'enceinte de la structure à l'intérieur de laquelle s'articulent les espaces de travail. Ces deux tours r se rejoignent, en formant une arche en leur sommet tandis qu'une série de plateformes les relie au noyau central. Ces logements fermés sur l'extérieur s'ouvrent sur l'intérieur créant un vaste espace plus intime. Au centre se dresse  une forme quasi sculptée accueillant les salles de cours et l'administration. Cette forme dynamique suscite la créativité en cassant le moule scolaire traditionnel. Les baies vitrées accentuent les effets d'ouverture. A noter que les nombreuses passerelles, les terrasses favorisent l'activité sociale informelle et créative en suscitant les phénomènes de fertilisation croisée. S'adaptant enfin aux conditions méteorologiques locales, le complexe dispose de  pare-soleil automatiques s'ouvrant et se fermant en dehors du mur-rideau de verre  pour réduire au minimum le gain de chaleur tout en maximisant la lumière naturelle et la vue. D'autres initiatives écologiques comprennent l'utilisation de matériaux de construction recyclés et rapidement renouvelables, l'installation d'appareils efficaces pour réduire la consommation d'eau de 40 %, les économies d'énergie dans le chauffage et le refroidissement grâce à un système de circulation de l'air, et une surveillance en temps réel de l'infrastructure afin d'optimiser son fonctionnement.

L'Hôtel Fumé, université de sciences humaines de Poitiers

C'est une autre réponse à la massification de l'enseignement supérieur et la mise au norme des bâtiments d'éducation. Le cadre est particulier car il se compose de deux ensembles. Côté rue un hôtel médiéval-renaissance classé aux monuments historiques installé le long d'une rue étroite typique du tissu urbain médiéval de cette partie de la ville. En arrière l'espace des amphithéâtres construits dans les années 60 dont le squelette très lourd, bétonné lui a conféré le surnom de "bunker". Autre contrainte, le relief du site. Une colline qui crée un dénivelé important entre l'hôtel niveau rue et le dernier amphithéâtre à l'arrière à plusieurs dizaines de mètres en-dessous. 

La mise au norme du complexe a pris 3 ans. Le choix a été fait de maintenir cette université historique au coeur de la ville. C'est l'arrière de complexe qui a subi une refonte complexe tant en façade -ravalement, peinture- qu'à l'intérieur.  Les nouvelles salles ont bénéficié d'une adaptation au design moderne : mobilier contemporain, alternance de couleurs clair et plus ocre sur les murs, luminosité des salles de cours, amélioration de l'accessibilité.  Le tout associé à une mise au norme sécuritaire et multimédia.  
En résulte une renaissance qualitative et  paysagère de ce département même si les contraintes du site demeure: accès difficile en voiture, manque de stationnement.

Commentaires