Si l'on ne connait pas encore la forme finale du pavillon de la France pour la biennale d'architecture de Venise, le programme des expositions a été dévoilé et il est passionnant. Sur le thème "Modernité promesse ou menace", le pavillon sera le cadre d'un débat sur les échecs et les réussites du modernisme en architecture. Est-ce un hasard mais depuis 10 ans les villes françaises ont rénové leur centre ville, entamé une lente et coûteuse démolition, reconversion de leurs grands ensembles et tenté de corriger la vertigineuse mode du béton qui a enlaidi pendant les décennies 1950-1980 les paysages urbains. Quatre thèmes offriront l'occasion de débat passionné tant la France a été laboratoire des expériences urbanistiques.
1ère section : grands ensembles, hétérotopies heureuses ou espaces de réclusion.
Rien ne symbolise mieux les débats et les dérives urbanistes que les barres d'immeubles construites en masse dans les années 1960. Mais entre la Cité Radieuse et les quartiers HLM le fossé semble énorme. L'utopie d'un habitat collectif mixant les couches sociale semble avoir vécu. Les classes moyennes qui à l'époque s'installaient à Parly II ont abandonné ces quartiers pour les maisons, pavillons de la banlieue éloignée voire de la couronne périurbaine. L'exposition examine les résultats de la politique de logement social minés par le contexte social, les errances politiques et aussi les stratégies locales de ghettoïsation. Espérons que cette section n'hésitera pas à pointer du doigt les stratégies électoralistes dans la banlieue parisienne.
2è section : Jean Prouvé, imagination ou utopie créative.
Architecte et designer né en 1901 et mort en 1984, c'est à l'origine un artisan du métal, ferronnier. Il développera son projet : l'habitat industriel. Son idée est d'exploiter les propriétés de l'aluminium pour développer puis ds nouveaux matériaux pour créer entre autres des façades légères.
3è section : Préfabrication : économie d'échelle ou la monotonie ?
Comme
dans de nombreux pays , de l'après- guerre, la France vise à fournir à bas
prix, les immeubles de grande qualité grâce à l'adoption de techniques de préfabrication. Se basant sur les travaux de Le Corbusier et de l'école brutaliste, sur la primauté de l'efficacité économique au détriment de la recherche d'une beauté inefficace, les pouvoirs publics ont enchaîné les constructions à la chaîne, une tendance non seulement dans le collectif mais aussi dans l'individuel voir dans l'institutionnel (collège et lycée Pailleron). L'occasion de tirer le bilan de 40 ans de construction à moindre coût..
4è section : acques Tati et la Villa Arpel : du désir de ridiculiser ?
La vrai star du film Mon Oncle c'est la ville ultra-moderne (pour l'époque) qui sert de cadre de l'action. L'exposition analyse la tension entre le rêve promis d'une vie plus légère et facile grâce à la machine et la réalité burlesque quand ce rêve devient réalité.
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